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Vuelta: manifestations pro-palestiniennes sur la course, pas de vainqueur... chaos sur la route du Tour d'Espagne

Manifestation pro-palestinienne sur la Vuelta: la 11e étape écourtée

Manifestation pro-palestinienne sur la Vuelta: la 11e étape écourtée - AFP

Annoncée tendue avec des rassemblements pro-palestiniens prévus tout au long du parcours, cette 11e étape de la Vuelta, si elle a bien eu lieu, restera sans vainqueur. En effet, par souci de sécurité dans le final à Bilbao, la direction de course a pris la décision de figer les temps à trois kilomètres de l'arrivée, sans qu'un coureur ne puisse lever les bras.

On l'annonçait chaotique, elle l'a bien été. Cette 11e étape de la Vuelta autour de Bilbao a été marquée ce mercredi par des rassemblements pro-palestiniens. Des rassemblements prévus, et face auxquels une réunion entre coureurs avant le départ était censée venir apporter une réponse. La veille, un incident avait déjà eu lieu avec l'intrusion de militants sur le parcours. Autant dire qu'aussi bien du côté du peloton que de la direction de course, on voulait éviter toute situation compliquée qui pourrait mettre en danger la sécurité des acteurs.

>> Vuelta: reviez la 11e étape... sans vainqueur

Pour reconstituer le fil de la journée, un premier imbroglio a eu lieu avant le départ fictif, avec des rassemblements pro-palestiniens bloquant les coureurs. Finalement, après quelques minutes de patience, le peloton a finalement placé ses premiers coups de pédale... avant d'être forcé de s'arrêter quelques mètres plus loin.

Dès lors, le flou demeurait sur la tenue réelle de cette 11e étape. Celui-ci durait, là encore, quelques minutes, avant que le départ réel ne soit donné, donnant le feu vert au leader du classement général Jonas Vingegaard et consorts.

La course de côtes du jour (sept difficultés répertoriées) pouvait débuter. Et si aucun autre incident n'était à déplorer, les choses devenaient plus complexes au passage des coureurs sur la ligne, à 38 kilomètres de l'arrivée (une boucle était prévue avec deux passages sur la ligne d'arrivée). Autour des rambardes de sécurité, un monde fou était présent et des centaines de drapeaux palestiniens étaient brandis, tandis qu'une barrière de sécurité cédait même sous le poids des supporters.

Une dizaine de kilomètres plus loin, on frolait l'incident avec des manifestants présents sur la route, contraignant les coureurs à les esquiver, parfois de peu. C'est très probablement cette situation de danger qui a conduit les organisateurs à prendre une décision forte quelques minutes plus tard: aucun vainqueur ne sera déterminé ce mercredi et les temps seront figés à trois kilomètres de l'arrivée. "Nous attribuerons les points pour le classement de la montagne et le sprint intermédiaire, mais pas sur la ligne d'arrivée", complétaient les directeurs de course dans leur communication.

Autour de la ligne d'arrivée, des photos publiées sur les réseaux sociaux montraient la mobilisation d'un très grand nombre de membres de la Guardia Civil pour tenter de contenir toute interruption des protestants.

Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling) prenait six secondes de bonification devant le leader Jonas Vingegaard (Visma Lease a bike), les deux premiers coureurs arrivés au niveau de cette ligne symbolique des trois kilomètres. Les coureurs bifurquaient ensuite vers leurs cars, évitant la ligne d'arrivée initiale où la tension était toujours assez vive, marquant la fin d'une journée très compliquée sur les routes du Tour d'Espagne.

Des tensions anticipées par les coureurs dont leur syndicat s'était fait le relais de leurs craintes ce mercredi matin par le biais d'un communiqué.

"Il est inacceptable que des associations, quelles que soient leur nature ou leurs motivations, se permettent de compromettre la sécurité et l'intégrité physique des athlètes sur la route. La CPA (L'Association des coureurs professionnels) ne tolérera jamais les actions irresponsables et dangereuses d'une minorité qui mettent en danger la vie de ses membres."

"On a senti une façon de protester de plus en plus virulente au fil des journées. Depuis mardi soir, on discute de l'attitude à adopter face à ça, on aimerait être unis (entre coureurs) pour décider d'une action si ça devient dangereux pour nous", avait déclaré, au micro du diffuseur Eurosport, Julien Bernard, le Français de l'équipe Lidl-Trek, avant le départ ce mercredi. Un cas de figure plus que d'actualité.

CMP