"Le Giro n’est pas l’Etoile de Bessèges", le tacle de Patrick Lefevere au sprinteur français Paul Magnier

Il n’est plus en charge de l’équipe mais Patrick Lefevere conserve un œil très avisé sur les coureurs de la Soudal-Quick Step. Toujours membre du conseil d’administration, l’ancien manager général de 70 ans tient une chronique dans le journal Het Nieuwsblad lors du Giro. Et il a constaté les difficultés de son jeune sprinteur français Paul Magnier (21 ans) à se mêler à la lutte pour une victoire d’étape.
"Il a 21 ans et participe à son premier Grand Tour. Et là, on en paie le prix"
"L'an dernier, nous avons remporté quatre étapes du Giro, et maintenant, le compteur est à zéro", a-t-il lancé. "Soyons francs, je ne vois pas en quoi ce sera différent à Rome (ville d’arrivée). Dommage, notre Giro était quasiment terminé avec la chute de Mikel Landa lors de la première étape. Bien sûr, nous avons le sprinteur Paul Magnier, mais le Giro n'est pas l'Étoile de Bessèges. Soyons clairs, ce n'est absolument pas un reproche."
"Il a 21 ans et participe à son premier Grand Tour", reprend-il. "Et là, on en paie le prix. Paul a aussi eu sa part de malchance sur ce Giro. Dans l'étape vers Naples, il a lourdement chuté. Et puis il a quand même réussi à décrocher la troisième place, bravo. L'année dernière, il a gravement chuté sur le Tour de Grande-Bretagne, où nous avons un peu sous-estimé l'impact et avons dû l'hospitaliser. Cette chute lui a collé aux basques, mais à en juger par Naples, il a maintenant tourné la page."
Le Français, qui a débuté la saison par une victoire lors de la 1ère étape de l’Etoile de Bessèges, a manqué une nouvelle opportunité lors du sprint de la 14e étape (24e) samedi. Selon Lefevere, c’était sa dernière chance puisque le sprinteur devrait arrêter la course ce lundi lors de la troisième et dernière journée de repos. "Le dernier jour à Rome, les coureurs rapides auront également leur tour, mais Paul n'en fera pas l'expérience", a-t-il annoncé. "En principe, il sera retiré de la course lundi, lors de la journée de repos. Deux semaines, c'est largement suffisant à ce stade de sa carrière."
Invité à réagir sur Eurosport à la petite pique de Lefevere, Magnier a affiché un petit sourire. "Non, c’est sûr, je m’y attendais un peu quand même (que ce soit dur sur le Giro)", confie-t-il. "J’ai démarré fort la saison avec beaucoup de motivation et j’avais réussi à gagner la première étape ( de l’Etoile de Bessèges). En venant ici, je savais que ça allait être plus compliqué. Si tout n’est pas 100% le jour-J, c’est impossible de prendre la victoire, pour l’instant, je n’ai pas réussi à vraiment figurer dans les sprints."