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Dopage et prostituées : un ancien de Rabobank raconte le sulfureux Tour de France 2007

Thomas Dekker

Thomas Dekker - AFP

Ancien coureur de l’équipe Rabobank, Thomas Dekker raconte dans son autobiographie le vaste dopage qui était mis en place au sein de son équipe. La préparation du Tour de France 2007 est d’ailleurs un « modèle du genre ».

Le monde du cyclisme est doucement mais sûrement en train de tourner une sombre page de son histoire. Et c’est tant mieux, vu les détails que Thomas Dekker livre dans son autobiographie intitulée « Thomas Dekker, mon combat ». L’ancien coureur de l’équipe néerlandaise Rabobank (2005-2008), qui a mis fin à sa carrière en 2015 après avoir notamment été suspendu deux ans pour un contrôle positif à l’EPO, raconte les pratiques dopantes de l’époque qui « étaient partout, dans notre équipe et dans les autres ».

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Parmi d’autres exemples, Dekker cite la préparation du Tour de France 2007, au cours duquel il faisait chambre commune avec Michael Boogerd, qui lui avoue à l’époque qu’il prend de l’EPO. « Nous prenions de la cortisone tous les jours, explique Dekker. Je ne sais pas réellement pourquoi ni contre quoi, mais en course, on pouvait maintenir de plus grands efforts. Pour cela, nous avions des certificats exceptionnels. Le jeudi avant le départ, nous sommes contrôlés par l'UCI. Mon taux d'hématocrite est de 45 et celui de Michael de 50, à la limite. Avec un point de plus, il est positif. Les docteurs de l'équipe lui proposent de lui faire une perfusion d'eau chaque matin car cela permet de faire baisser l'hématocrite de deux ou trois points. »

« Rasmussen a été intelligent »

Histoire de poursuivre dans le sulfureux, Dekker raconte que quelques jours avant le grand départ de ce Tour de France, qui avait lieu à Londres, Boogerd et lui ont fait appel à des prostituées originaires d’Europe de l’Est. « Nous sommes restés un peu déçus, elles étaient beaucoup moins belles que sur les photos », précise-t-il.

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Au cours de ce Tour de France 2007, Michael Rasmussen, alors porteur du maillot jaune, avait été exclu par son équipe Rabobank au soir de la 16e étape pour avoir manqué plusieurs contrôles antidopage avant le départ. « Nous avons du respect pour lui, il a été intelligent. Il a utilisé un système à son avantage et ça a marché, car il porte le maillot jaune », écrit Dekker. Écœurant.

Alexandre Alain Journaliste RMC Sport