
Guimard : « Le classement général pour Pinot, c’est fini ! »

Cyrille Guimard - -
En lice pour jouer la victoire au sprint, à 3 kilomètres de l’arrivée de la 6e étape, Bryan Coquard a finalement dû se contenter de la 8e place. Le coureur d’Europcar était-il vraiment bien placé au moment de l’emballage final ? « La remarque peut être bonne pour Pinot ou Rolland mais pas pour Coquard, qui a fait un très bon sprint, juge Cyrille Guimard. Dans un sprint, par moment, ça s’accroche. Il y a eu des accrochages entre Feillu, Sagan et lui. Ce n’est pas un problème de placement. Il était bien placé. Dans un sprint, des fois la boite s’ouvre ou ne s’ouvre pas. Cela a été son cas. Sans presque avoir être emmené ou alors par un seul équipier, il a fait deux fois quatrième d’étape et une fois cinquième.
Il perd la roue parce que Kevin (Reza, ndlr) force le passage qui va l’emmener pratiquement en tête aux 250 m. Sauf que derrière, deux coureurs se rabattent. C’est Romain Feillu et Peter Sagan. A un moment, vous êtes quand même obligé de mettre un coup de frein. Il perd alors la roue de son poisson pilote, il ralentit et perd sa vitesse de base. Derrière, c’est très compliqué de relancer. »
« On peut mettre le drapeau français en berne »
Quid de Thibaut Pinot ? Le leader de la FDJ.fr, pris dans une bordure, a perdu du temps sur la tête de course. Avec la minute concédée ce jeudi, le Français, 21e, pointe à 3’24 du leader, Vincenzo Nibali. Et 1 minute environ du Top 10. C’est trop, beaucoup trop pour Guimard. « Une chose est certaine aujourd’hui, le classement général pour Thibaut Pinot c’est fini, insiste notre consultant vélo. Il faut faire une croix dessus. Il pourra revenir dans le classement s’il part dans un raid dans une épreuve de montagne et qu’on le laisse finir avec 3-4 minutes d’avance. Il ne représente plus un danger pour personne au classement général. »
Notre consultant invite même le coureur de la FDJ.fr à revoir ses ambitions à la baisse. « La meilleure solution pour lui, c’est soit de courir pour remporter des étapes soit tout simplement d’aller chercher le classement de la montagne. Il n’a pas d’autres alternatives que de se battre pour faire les sprints au sommet des cols ou de prendre une échappée. Il faut qu’il reprenne ce schéma de course. Le classement général, ce n’est pas fait pour lui. On ne peut pas sauter d’un peloton où il y a encore 80 coureurs, se retrouver à une minute à 15 km de l’arrivée et prétendre aller sur le podium du Tour de France. »
« On ne peut pas faire Cocorico ce soir »
Handicapé par un genou gauche de plus en plus douloureux, Romain Bardet a, lui aussi, lâché. Le coureur d’AG2R La Mondiale, deuxième Français du général, pointe désormais à la 12e place du classement, à 2’11 de Nibali. « Le problème Bardet, il faut le mettre en pointillés en raison de sa douleur, estime Guimard. Jean-Christophe Péraud ? Lorsqu’on est au 6e jour à plus de trois minutes du maillot Jaune, ça fait beaucoup. Il n’a pas les qualités de grimpeur d’un Contador. On ne peut pas faire Cocorico ce soir. Hier, on avait de bonnes satisfactions. Là, j’ai presque envie de dire qu’on peut mettre le drapeau français en berne. »