Pinot : « Pas encore un grand duel avec Bardet »

Offensif et cinquième à Chamrousse, Thibaut Pinot (FDJ.fr) n’est désormais plus qu’à 16 secondes de Romain Bardet et la 3e place du classement général du Tour de France. Mais il aurait voulu faire encore mieux ce vendredi.

Thibaut Pinot, cette journée va-t-elle marquer votre carrière ?

Non, pas forcément. Nibali ou Valverde, j’ai déjà réussi à les suivre. Donc ça ne va rien changer dans ma carrière. Ce n’est qu’une cinquième place.

A quoi avez-vous pensé en accélérant à 12 km du sommet ?

Je voulais commencer à durcir parce que ça se regardait. Les autres coureurs n’avaient plus trop d’équipiers. Je voulais voir ce que ça donnait. J’avais des jambes normales, j’ai essayé.

Quel bilan faites-vous de cette étape ?

Le bilan est correct. Je ne reprends pas beaucoup de temps sur mes concurrents pour le classement général. Avec Valverde, on ne s’est pas trop bien entendu. On n’a pas trop creusé l’écart par rapport à ceux qui étaient derrière.

Vous avez semblé agacé d'ailleurs...

Oui. Je n’ai pas trop compris. Il me dit qu’il est à bloc. Il reste dans ma roue pendant deux bornes et après, il me met une grosse attaque. Puis il fait le sprint. Je n’ai pas trop compris sa tactique. C’est comme ça. C’est le jeu.

Cette mésentente a-t-elle préjudiciable ?

C’est sûr qu’on a perdu du temps. On ne serait pas rentrés sur Nibali, mais on aurait pu creuser l’écart avec ceux qui étaient derrière.

Vous avez quand même pris vos responsabilités sur cette étape...

C’est une montée que j’aime bien. C’est assez long. Si je n’attaque pas là, je n’attaque jamais. Il faut que je bouge. Je fais partie des prétendants au top 5, voire au podium. Donc je suis là pour attaquer, aussi.

La défaillance du rouleur Richie Porte, qui a perdu 8'48 ce vendredi, fait vos affaires...

C’est sûr que c’est une bonne nouvelle. Mais des mecs comme Van Garderen et Péraud ne sont pas loin derrière. Et ils sont très bien en chrono.

Un duel entre Français, avec Romain Bardet, s'ouvre-t-il ?

Oui et non. On pourrait parler de duel si on jouait la gagne pour le Tour ou les étapes. Là, on se bat pour les places d’honneur. Donc on ne peut pas encore parler d’un grand duel.

La victoire finale vous concerne-t-elle encore ?

Je ne sais pas. Il faudrait vraiment que Nibali ait un gros jour sans. Pour l’instant, c’est vraiment Nibali et les autres. Il est vraiment impressionnant. Il y a eu trois arrivées au sommet. J’ai fini à chaque fois dans le top 5. Ça montre que je suis présent, que je suis régulier. Il y a encore une grosse étape demain.

Propos recueillis par Georges Quirino à Chamrousse