Tour de France (11e étape) : Barguil serre les dents et tient son rang

- - AFP
Warren Barguil est un homme très désiré. Avant de répondre en français aux questions des journalistes, le jeune coureur de l’équipe Giant-Alpecin a répondu en anglais à la presse internationale. Preuve le Breton, nouveau chouchou du public et surprenant neuvième au général à 6’44 de Froome, intrigue au-delà de nos frontières.
Le coureur de 23 ans a pourtant connu une journée galère : cette 11e étape, remportée par Rafal Majka, a pesé lourd dans les jambes et surtout le dos de celui qu’on a cru proche de l’abandon mardi, après sa chute lors d’un ravitaillement. « Hier, c’était compliqué mais j’avais encore l’adrénaline de la chute. Aujourd’hui, je ne l’avais plus, résume Barguil après l’étape du jour. J’ai pris un gros contrecoup aujourd’hui. Je n’ai pas bien récupéré, je me suis réveillé plusieurs fois dans la nuit. J’avais vraiment mal au dos après la chute d’hier et surtout mal au cou. Hier, j’ai vraiment tapé la tête en premier. »
La menace Mollema
Pourtant, bien loin des défaillances abyssales des Pinot, Péraud ou Bardet, Barguil s’est accroché, motivé sans doute par sa neuvième place au classement général. D’autant que son premier poursuivant, Bauke Mollema, avait bien envie de grappiller quelques secondes. Lâché dans le col d’Aspin, revenu au contact du groupe maillot jaune, de nouveau lâché dans le Tourmalet, il puise dans ses réserve de courage, d’insouciance peut-être aussi, pour terminer 21e à Cauterets.
L’assurance d’une préparation millimétrée
Pas rassasié, Barguil ne compte pas laisser la douleur prendre le dessus… et miserait bien sur le Plateau de Beille jeudi : « J’espère que ça ira mieux demain. Ce sera encore plus dur qu’aujourd’hui, on va voir comment ça va se passer. Aujourd’hui, c’est parti sur les chapeaux de roue et ça n’a jamais temporisé. Demain ça va peut-être plus me convenir : dans les pentes raides, c’est là où je suis le plus à l’aise. » Et quand on lui dit qu’il a pris un peu trop de risques dans la descente ce mercredi, Barguil réplique : « Non, je n’ai pas pris trop de risques, je connaissais tous les virages, je savais où freiner… Il fallait que je rentre à tout prix. »
Toujours blessé au coude, le genou bien rappé, armé de pansements, le coureur de Giant fait preuve d’une surprenante maturité et d’une assurance à toute épreuve. « C’est quasiment mon terrain d’entrainement ici. Je connais vraiment bien les Pyrénées », assure-t-il avec le sourire. Comme une éclaircie dans un ciel tricolore bien assombri depuis le début du Tour.