Tour de France (12e étape) – Rodriguez, le vainqueur tout terrain

Joaquim "Purito" Rodriguez remporte la 12e étape du Tour 2015 - AFP
Peu importe le profil tant qu’il y a l’ivresse d’une route qui monte. Une montée explosive comme le mur de Huy ? C’est pour lui. Une étape de haute montagne avec plusieurs cols et une longue ascension pour finir ? C’est pour lui aussi. Vainqueur ce jeudi au plateau de Beille de sa seconde étape sur le Tour 2015, la troisième de sa carrière après Mende en 2010 (déjà une montée explosive), Joaquim Rodriguez est un coureur presque anachronique pour son époque. Un cycliste qui aime briller partout.
Son palmarès multiplie les trésors aux différentes origines. Dans les grands Tours, il collectionne les étapes – trois au Tour, deux sur le Giro et six dans sa Vuelta nationale – et les places d’honneur : 2e du Giro 2012 (4e en 2011), 3e du Tour 2013 (7e en 2010), 3e de la Vuelta 2012 (4e en 2010, 2013 et 2014). Dans les courses d’une semaine, « Purito » brille aussi, à l’image de ses deux victoires dans le Tour de Catalogne en 2010 et 2014. Idem sur les classiques d’un jour où la science de la course du champion d’Espagne 2007 en ligne a déjà fait mouche, deux fois au Tour de Lombardie en 2012 et 2013, une fois à la Flèche Wallonne en 2012.
Se faire oublier pour mieux piquer ses adversaires
Ses triomphes, Rodriguez sait parfaitement les construire. Nouvelle preuve ce jeudi en direction du plateau de Beille. Membre du groupe de 22 coureurs parti après le premier sprint intermédiaire, le coureur de l’équipe Katusha s’était presque fait oublier, ne disputant pas les points du maillot à pois dans les premiers cols. Avant de faire la différence dans la montée finale.
En quête de la victoire d’étape, l’Espagnol désormais 15e du général (à 13'45'' de Chris Froome) travaillait beaucoup dans les premières bornes de l’ascension pour ramener un groupe de poursuivants sur Michal Kwiatkowski, champion du monde seul en tête. Accompagné du Français Romain Bardet (AG2R) et du Danois Jakob Fuglsang (Astana), Rodriguez les lâchait à 8 kilomètres de l’arrivée et rattrapait vite le Polonais pour le déposer 500 mètres plus loin. Plus personne ne le reverra. « Purito » a encore frappé. Qui en est encore étonné ?