Tour de France (15e étape) - Maillot vert : Greipel le plus fort, Sagan le plus malin

Pour le maillot jaune et le blanc, les choses sont simples. Il suffit d’arriver à Paris en moins de temps que vos concurrents pour l’emporter. Mais quand on passe aux pois ou au vert, la donne change. Les maillots distinctifs de la montagne et des sprinteurs sont souvent autant une affaire de calculs qu’une question de bonnes jambes. Il faut savoir aller gratter des points à droite, à gauche, partout où l’on peut. Il faut multiplier les efforts. Demandez à Peter Sagan.
Sur ce Tour, le Slovaque n’est pas le plus fort des sprinteurs. Loin de là. Le titre revient plutôt à André Greipel, intouchable dans les arrivées massives avec trois victoires d’étape (comme en 2012), à Zélande, Amiens et Valence ce dimanche. Mais le plus malin pour le vert, c’est bien Sagan. Avant les Pyrénées, le coureur de l’équipe Tinkoff-Saxo possédait une marge minime de trois points sur André Greipel. A l’heure d’entrer dans les Alpes, son avance a grimpé à 44 longueurs.
Greipel : « Peter a mérité le maillot vert »
Un écart grandissant dû à la capacité de l’ami Peter à aller fourrer son nez dans les échappées matinales pour prendre des points. Il l’a fait samedi entre Rodez et Mende. Rebelote ce dimanche entre Mende et Valence. Déjà lauréat du classement par points en 2012, 2013 et 2014, l’habitué des places d’honneur du Tour 2015 – déjà quatre deuxièmes places – file vers un quatrième maillot vert consécutif (seul l’Allemand Erik Zabel a fait mieux avec six de suite entre 1996 et 2001) à seulement 25 ans. Même son rival s’avoue vaincu. « Je ne pense pas que je pourrai récupérer le maillot vert, a expliqué Greipel. Peter est super fort. C’est le meilleur pour ce maillot. Il est toujours dans les échappées, il bosse tout le temps… Nous on est venu là pour gagner les étapes. On en a déjà gagné trois et on en est fier. On peut renoncer au vert. Peter est un super type et il l’a vraiment mérité. Pour moi, c’est un petit génie du vélo. Il peut être fier de ce qu’il a fait. » Oleg Tinkov, le patron de l’équipe du Slovaque, espérait ramener « tous les maillots distinctifs » sur les Champs-Elysées. Avec Sagan, le businessman russe ne sera pas déçu.