TOUR DE FRANCE - Astana : Boom ne doit pas prendre le départ selon le MPCC

Lars Boom, à gauche, avec Vincenzo Nibali - AFP
Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) porte bien son nom. Association regroupant des équipes pour « défendre l’idée d’un cyclisme propre en se basant notamment sur les notions de transparence, de responsabilité et de mobilisation de ses adhérents », le MPCC peut préventivement demander à un de ses membres de retirer un coureur si les données reçues lors de certains contrôles laissent planer un doute sur les questions de la santé et/ou du dopage. Une situation qui touche ce vendredi la formation Astana, déjà dans l’œil du cyclone ces derniers mois après plusieurs cas de dopage, ainsi que le Néerlandais Lars Boom, à la veille du départ du Tour de France, à Utrecht (Pays-Bas).
Adhérente du MPCC, la formation kazakhe a vu l’association lui notifier une mauvaise nouvelle : Lars Boom présente une cortisolémie effondrée, synonyme d'insuffisance surrénale. « Suite au contrôle de cortisolémie effectué par l’UCI sur tous les coureurs participant au Tour de France 2015, MPCC a eu communication ce vendredi après-midi des résultats anonymés concernant ses 14 équipes membres présentes au départ, explique un communiqué de l’association. Ses résultats faisant apparaître un cas de cortisolémie anormalement basse, l’équipe Astana a immédiatement averti Roger Legeay, président de MPCC, de l’identité de ce coureur (Lars Boom). »
« Selon l’article 9 du règlement intérieur de MPCC, en cas de cortisolémie anormalement basse, la reprise de la compétition se fera après 8 jours de repos minimum supplémentaire et retour à la normale de la cortisolémie, poursuit l’association. MPCC tient à rappeler que ces tests de cortisolémie sont effectués dans le cadre de la santé et non de la lutte antidopage. » Une cortisolémie effondrée résulte en général d'un traitement aux corticoïdes.
Trop tard pour remplacer Boom selon l'UCI
La chose ne représente donc pas une infraction au règlement antidopage et ne signifie absolument pas que le Néerlandais a franchi la ligne rouge. Elle n’oblige pas non plus Astana à retirer son coureur. Si l’équipe kazakhe a refusé de commenter l’affaire ce vendredi soir, l’UCI, jointe par RMC Sport, confirme avoir reçu de sa part une demande pour remplacer Lars Boom. Mais son règlement n’autorise plus de changement dans les effectifs des équipes une fois la réunion d’avant-course des directeurs sportifs effectuée, ce qui est le cas.
Reste à savoir si l’équipe kazakhe va chercher à garder les meilleures chances de décrocher une nouvelle victoire sur le Tour – Boom est essentiel pour Nibali dans l’étape des pavés (il avait remporté celle de l’édition 2014) comme dans le chrono par équipes – à celle du respect des règles auxquelles elle s’est elle-même soumise. La réputation des troupes d’Alexandre Vinokourov est à nouveau engagée.
Astana fait venir un remplaçant aux Pays-Bas
Après une réunion ce vendredi soir à son hôtel, où la sérénité était de mise, Astana a transmis un communiqué dans lequel elle met la pression à l’UCI pour qu’un changement soit autorisé dans la liste de ses coureurs au départ du Tour de France 2015. L’équipe kazakhe indique qu’elle a reçu les résultats d’analyses de Lars Boom à 14h ce vendredi. Or, les inscriptions au départ étaient closes depuis 10h30. Astana ajoute que le coureur italien Alessandro Vanotti arrivera ce samedi matin aux Pays-Bas et se soumettra aux tests physiques et sanguins « en attendant la décision de l’UCI », afin de remplacer éventuellement Lars Boom. Mais la position de la Fédération internationale semble inflexible.