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Tour de France: "Beaucoup d'émotions", Prudhomme savoure ce début de Grande Boucle

Prudhomme

Prudhomme - AFP

Alors que le Tour de France 2019 a vécu dix premiers jours riches en émotion, Christian Prudhomme a accepté d'en faire un premier bilan au micro de RMC Sport. L'occasion pour le directeur de l'épreuve de parler des performances des Français, mais aussi du parcours, et de la volonté de quelques députés de faire inscrire le Tour au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

La première partie animée du Tour 2019

"C’est une première partie de Tour de France avec beaucoup d’émotions, observe Christian Prudhomme. L’émotion du grand départ de Bruxelles, avec la fête à Eddie Merckx, et le centenaire du maillot jaune, émotion qui est restée dès l’étape d’Epernay grâce à Julian Alaphilippe, et ensuite sur la route de Saint-Etienne avec Alaphilippe et Thibaut Pinot. C’est ce que je retiens des dix premiers jours: de l’émotion, et de l’espoir évidemment, puisqu’on n’en avait pas eu autant pour des coureurs français sur le Tour depuis des années et des années."

Les performances des Tricolores

"Je crois fondamentalement qu’il faut que des coureurs de pays traditionnels de vélo aient des résultats. C’est évidemment vrai pour la France, mais avoir vu un maillot jaune italien avec Ciccone, un jeune, ça m’a beaucoup plu, avoir vu des coureurs belges qui gagnent, aussi, tout comme un premier maillot jaune néerlandais depuis plus de trente ans.

Maintenant, évidemment, quand on voit un Julian Alaphilippe enflammer la course et un Thibaut Pinot se mettre au diapason, ça plaît… Et on se dit que si soi-même on vibre, beaucoup en France vibrent aussi. Ils ont tout pour être aimés et ils le sont: par leur attitude dans la course, leur capacité à attaquer n’importe où et à être là où on les attend, et puis aussi parce qu’ils sont nature, sympas, et accessibles. Je souhaite que Pinot se mêle à la lutte pour le général, et qu’il y ait une vraie belle bagarre. Mais on n’a pas encore abordé les Pyrénées et les Alpes qui sont les deux massifs principaux, et cette année particulièrement, la troisième semaine sera très rude… On va monter à plus de 2000 mètres, on se doute que les Colombiens ne vont pas être effrayés."

Le parcours qui offre du spectacle

"Le début de Tour, de par les offensives des leaders, a fait que la course a été très dense. Le parcours très à l’Est permet aussi d’épouser le relief de la France. Les coureurs ont parfaitement utilisé ça, et quand les leaders font la course, les autres ont forcément du mal à suivre derrière. Mais plus que le parcours, ça dépend énormément des coureurs. Quand on a la chance d’avoir des coureurs de talent, qui suivent leur instinct, et prennent le vélo comme un jeu, ce que fait notamment Julian Alaphilippe, forcément tout ce qui est mis sur le tracé est utilisé. Cette année, on s’était dit 'on va avoir une superbe étape là, là et là', et on les a eues, mais l’année dernière on s’était dit la même chose, et ce n’était pas le cas…"

Le projet d'inscrire le Tour au patrimoine immatériel de l'Unesco

"On est évidemment flattés de cette initiative de députés, notamment du député du Tarn, Philippe Folliot. C’est une idée qui a longtemps été dans les esprits, mais il faut aussi des demandes de pays limitrophes pour que ça puisse fonctionner. Le Tour de France est la plus grande course cycliste de la planète, mais vous savez que c’est bien plus que ça. C’est la mise en valeur de notre pays, de nos terroirs, de nos régions, c’est la plus belle bande annonce pour le pays le plus touristique au monde. On a trois, quatre ou cinq heures par jour d’images qui partent dans 180 pays, dont 100 qui les reprennent en direct. Ça va partout. Donc oui, je suis convaincu que le Tour fait du bien à la France."

Le public en bord de route

"Le public est formidable, il est chaleureux… Souvent les gens ne retiennent que quelques ânes qui courent à côté des coureurs. Mais 99,9% du public du Tour est génial. La traversée des Vosges, le Massif Central, c’était fabuleux. Il y a un public familial, avec des anciens, des jeunes, des Français, des étrangers, des femmes… Toutes sortes de gens qui sont là, avec une constante: le sourire."

Arnaus Souque avec CC