Tour de France: ce qui va changer dans le dispositif de sécurité, après le drame Gino Mäder

“Mourir à 26 ans, ce n’est pas possible.” Christian Prudhomme comme tous les acteurs du Tour de France ont encore à l’esprit le décès tragique du coureur suisse Gino Mäder, le 16 juin, après une chute survenue lors de la cinquième étape du Tour de Suisse. Quinze jours après ce drame, le directeur du Tour de France a fait le point ce vendredi, à la veille du départ de la Grande Boucle à Bilbao, sur les aménagements mis en place pour la sécurité des coureurs dans le cadre d'une conférence de presse pour le lancement du programme SafeR.
Cette entité indépendante a été lancée par l’UCI en collaboration avec tous les acteurs du cyclisme pour gérer la sécurité des coureurs. “Il y a de plus en plus d'accidents et de dangers, reconnait David Lappartient, président de l'instance internationale. Nous travaillons depuis des mois. Notre premier rendez-vous a été lors du départ du Tour en 2020. Il y a de plus en plus d'obstacles, les coureurs vont de plus en plus vite. Nous devons travailler tous ensemble.”
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Vigilance accrue dans les 20 derniers kilomètres
Concernant le Tour, l'organisation a ciblé “5.300 points durs, des lieux identifiés avec des moyens qui ont évolué dans le sens de la protection”, précise Christian Prudhomme. Près de 60% des accidents arrivant dans les 40 derniers kilomètres, la Grande Boucle a mis en place des totems mobiles et sonores dans les 20 derniers kilomètres lorsque le peloton est “crispé et tendu” selon Prudhomme, et que les motards de la garde républicaine ne peuvent plus passer à l’avant pour montrer les points dangereux. Ce système a été expérimenté en Norvège. Autre dispositif initiés en Espagne et lors du Dauphiné, des signalements par des banderoles jaunes et noires seront disposées pour prévenir des dangers.
Des matelas dans les descentes
Après la mort de Gino Mäder, les descentes seront un point de vigilance particulier. A ce titre, des matelas qui ont servi pour les derniers championnats du monde de ski seront installés à certains endroits dans la descente du col de la Loze (17e étape) afin que les coureurs soient davantage en sécurité.
Concernant le Col de Joux Plane, juge de paix de la 14e étape, une portion de la route de 2,5 kilomètres dans la descente a été refaite par les services de Haute-Savoie. “Les routes ne sont pas refaites pour le Tour mais le Tour reste accélérateur de travaux, précise Christian Prudhomme. Il ne s’agit pas de dénaturer le sport cycliste qui restera un sport magnifique et cruel. Ce travail commun malheureusement de garantit pas tout. L’instinct du champion reste son principal point de sécurité. Les coureurs sont des funambules.”
La sécurité, à court terme, c’est aussi et surtout la menace d’incidents alors que le Tour débarque en France lundi avec une arrivée à Bayonne. "Nous sommes en contact permanent avec les services de l’Etat comme tout le temps sur le Tour de France, et nous suivons la situation avec attention”, indique Christian Prudhomme.