Tour de France féminin 2025: "On va se serrer les coudes", comment l'équipe Saint-Michel Preference Home Auber 93 gère son infériorité numérique

"C’est compliqué pour nous", soupire Alison Avoine. La coureuse de la formation Saint-Michel Preference Home Auber 93 garde, malgré tout, le sourire ce lundi au départ de la troisième étape du Tour de France féminin 2025 à La Gacilly. "Malheureusement, on n'a pas de marge et il n'y a pas trop de droit à l'erreur. C'est vraiment triste parce qu'on perd notre grimpeuse pour les étapes de montagne et notre sprinteuse pour les jours qui arrivent. Après, ce n'est pas la première fois qu'on vit un début de Tour compliqué et pour autant, on le termine très bien. Cette année, ce sera la même chose", relativise Alison, 25 ans. Parce que la veille, à l’arrivée à Quimper, ses deux coéquipières Ségolène Thomas et Lucie Fityus ont fini hors-délais. La faute notamment à un virus. "Ségolène est très malade depuis quelques jours avant le Tour. Hier (dimanche), Bichette a fait ce qu'elle a pu, elle a vraiment puisé dans ses ressources", explique Alison.
Dimanche soir, difficile pour l’équipe après ces deux abandons. "D'être à cinq aussi rapidement sur les neuf jours, c'est sûr que c'était compliqué pendant le repas. L'ambiance n'était pas incroyable, mais on garde la motivation, on garde le cap. On est encore cinq, il y a encore de belles choses à faire", ajoute Alison Avoine. "Il y a eu beaucoup de pleurs. Mentalement, il fallait réconforter les filles. Il faut garder le cap. Comme on dit, on a travaillé tellement dur pour ça qu'on ne peut pas lâcher l'affaire. On verra bien", lâche Elyne Roussel.
"Il faut garder le positif"
L’équipe tricolore devrait finir donc ce Tour de France Femmes avec seulement cinq coureuses, en espérant éviter d'autres mésaventures. "C’est vrai que c'est un peu compliqué. Ça n'a pas été notre meilleure journée. Il faut vraiment s'adapter. On sait que sur le Tour de France, un jour, ça peut aller et le lendemain, ça peut être tout l'inverse. Donc voilà, il faut passer au-dessus. Il faut garder le positif. On va se serrer les coudes et on va finir à cinq dimanche soir. On n'a pas le choix. C'est le Tour de France. C'est une course très spéciale", ajoute Roussel.
Pour son premier Tour de France, Emilie Morier s’attendait sûrement à un autre scénario. Elle, qui, il y a encore un mois, était une coureuse amatrice et ancienne membre de l’équipe de triathlon. "On est une petite équipe, on le sait, il y a souvent de la casse, et en plus là on a eu la malchance avec nous, donc ça ne pardonne pas. Le tour ne fait qu'augmenter le niveau, la densité. Il y a eu un virus, malheureusement, si on n'est pas à 100%, on n'arrive pas à la fin. Ou on arrive à la fin, mais pas dans les délais. Pour moi, c'est la règle du jeu, il n'y avait que quelques secondes, donc c'est dur à accepter, mais c'est le jeu, c'est le haut niveau, et si ça serait facile, tout le monde serait là", rappelle Emilie. La Française pointe à la 70e place du classement général, à plus de douze minutes des favorites. "Au-delà d'une satisfaction, je me dis que j'ai largement ma place dans l'équipe, j'ai été la dernière sélectionnée". Et justement, tout reposera maintenant sur elle et ses quatre coéquipières jusqu’à la fin de ce Tour. "Touché mais pas coulé", sourit Emilie Morier.