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Tour de France: Lappartient veut ralentir la domination des Sky

Le président de l'UCI David Lappartient souhaite changer les règles du cyclisme pour contrer la domination de la Team Sky. Il est favorable à des équipes de six coureurs et à la création d'un fair-play financier.

Chaque année, la Team Sky est de plus en plus forte. Avec des moyens colossaux, on parle de 40 millions d'euros par an, soit plus du double du budget de la BMC ou d'AG2R-La Mondiale. Avec un tel budget, difficile de lutter sur les plans de la récupération et de l'achat de coureurs. Ces performances amènent encore plus d'argent puisque la Sky a glané plus de 700 000 euros de primes sur le Tour de France, plus du triple de la Sunweb.

Une réduction du nombre de coureurs par équipe

Cette année, la taille des équipes sur les Grands Tours est passée de 9 à 8 coureurs. Une mesure qui n'a pas eu l'effet escompté et qui n'a rien apporté au spectacle sur le Tour de France. Interrogé par le quotidien suisse Le Temps, David Lappartient envisage même de durcir le ton:

"Il faudrait aller plus loin avec une réduction à six, je pense, pour que la mesure soit vraiment efficace. A sept, une équipe comme la Sky tient encore une course. A six, moins le leader, cela ne fait que cinq gars pour rouler, ils se fatigueraient un peu plus. En parallèle, il faudrait peut-être davantage d’équipes, pour avoir des pelotons de taille respectable."

Vers une interdiction des oreillettes et des capteurs de puissance?

Régulièrement, on voit des images d'un coureur de la Team Sky, Chris Froome en est l'exemple parfait, en train de tenir son oreillette et de parler à son directeur sportif pour connaître la marche à suivre ou regarder son capteur de puissance pour savoir combien de watts il développe à l'instant T. La Sky a réussi à mieux utiliser ses capteurs afin de rouler à bloc durant l'intégralité d'un col avec différents coureurs. David Lappartient se pose la question s'il ne faut pas interdire ces artifices:

"Nous allons lancer une étude d'attractivité car il y a de multiples aspects à considérer. Faut-il interdire les oreillettes qui tuent la prise d’initiative et les capteurs de puissance qui placent les coureurs sur monitoring? Faut-il repenser le format des étapes? Nous devons tout analyser."

La volonté d'instaurer un fair-play financier

Le cyclisme est un des sports où il est compliqué de trouver un sponsor, nécessaire à la survie d'une équipe. Comment lutter à armes égales avec la Team Sky lorsque l'équipe britannique a un budget proche du double voire du triple par rapport aux autres formations du World Tour. L'écart va encore s'accentuer en raison du retrait de BMC, qui donnait à son équipe un budget d'une vingtaine de millions d'euros.

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Le président de l'UCI à sa petite idée pour limiter cet écart :

"Je suis contre un salary cap individuel. Si une équipe veut payer un coureur 8 millions d’euros annuels, pas de problème. Mais je pense que nous pourrions réguler la masse salariale globale des équipes, pour équilibrer les forces. Car aujourd’hui, on se rend compte que la Sky possède Geraint Thomas, Chris Froome et Egal Bernal, soit trois coureurs qui pourraient faire premier, deuxième et troisième du Tour de France. Or, l’intérêt du cyclisme est que les meilleurs soient dans différentes équipes. C’est d’ailleurs ce qui fait la force du Giro. Comme les meilleurs équipiers sont au repos en vue du Tour de France, les leaders sont moins bien entourés et se retrouvent vite à s’expliquer entre eux."

RT