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Tour de France: "On va devoir apprendre la nouvelle règle", la réponse cynique de Nils Politt aux critiques sur le cadenassage d'UAE

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Très critiqué par certains observateurs du Tour de France mardi après avoir fait la police en tête de peloton au début de l'étape, le coéquipier allemand de Tadej Pogacar, Nils Politt, a donné sa version des faits. Selon lui, il s'agissait uniquement de respecter les coureurs qui venaient de s'arrêter pour satisfaire un besoin naturel.

Pas touche à Tadej Pogacar, et encore moins quand il s'arrête uriner. Le rouleur allemand Nils Politt, coéquipier du maillot jaune du Tour de France, s'est exprimé ce mercredi auprès de Sporza sur son comportement très critiqué la veille sur les routes de l'étape entre Montpellier et le Mont Ventoux.

Dans les premiers kilomètres de l'étape, alors qu'une échappée de trois hommes comptait moins d'1min30 d'avance du peloton, plusieurs coureurs ont tenté de relancer la course et prendre le bon coup. Ce qui n'a pas été du goût de l'Allemand qui s'est mis à leur hauteur pour les réprimander et les décourager, parfois en leur barrant la route.

"Rien de spécial"

Au départ ce mercredi, Nils Politt s'est expliqué: "Oh, ce n'était rien de spécial. On voulait contrôler la course, et une échappée avait pris 1'20 d'avance." À cet instant, il se serait alors arrêté avec son leader pour uriner. "C'est le maillot jaune, et après lui, la moitié du peloton s'est arrêtée, a-t-il poursuivi. Tadej et moi étions les premiers à revenir, mais ils ont recommencé à attaquer. Mais il restait encore 30 à 40 coureurs derrière."

D'où son agacement. "On m'a toujours appris que c'était calme quand le maillot jaune s'arrêtait pour uriner. Personne n'attaquait alors", a-t-il ajouté. Avant de conclure: "Mais apparemment, on doit encore apprendre la nouvelle règle."

Une version qui n'est pas celle de tous les observateurs de la Grande Boucle. Beaucoup y ont vu l'intention de décourager toute contre-attaque afin de mieux contrôler la course et de mettre Tadej Pogacar dans les meilleures conditions pour l'emporter en haut du Mont Ventoux.

C'est le cas par exemple de Thomas Voeckler, témoin de la scène sur la moto de France Télévisions. "Il n'y a pas de pire attitude, a pesté l’ancien maillot jaune. C'est souvent les équipiers, et non pas le leader, qui se pointent et disent: 'Eh, petit! Tu n'as pas compris que ce sont les grands qui jouent aujourd'hui!' J'ai horreur des coureurs, sous prétexte qu'ils sont plus forts ou dans des grosses formations, qui veulent faire leur loi."

Avant d'ajouter: "Alors que Nils Politt, il n’y a pas si longtemps il était en galère dans les gruppetto en montagne et il aurait été bien content d’intégrer les échappées. Donc il ne faut pas avoir la mémoire courte. Ça peut aller très vite dans le vélo. Ce sont des attitudes détestables quand on prend d’autres coureurs de haut."

Même réaction pour le manager de la TotalEnergies, Jean-René Bernaudeau. "Il y a une sorte de caste, les gros veulent écraser les petits. Il faut le dénoncer. Chacun est libre, on n’a pas le même maillot et on ne défend pas les mêmes intérêts", a-t-il notamment déploré auprès de RMC Sport.

TP