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L’Agence Mondiale Antidopage interdit le monoxyde de carbone et s’aligne sur l’UCI

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À partir du 1er janvier 2026, l’Agence mondiale antidopage (AMA) interdira l’usage du monoxyde de carbone (CO) en dehors d’une procédure de diagnostic. La mesure vient renforcer celle prise dès février 2025 par l’Union cycliste internationale (UCI), en marge du Mondial de cyclo-cross. Les autorités antidopage franchissent ainsi un nouveau cap dans leur lutte contre les pratiques détournées visant à stimuler artificiellement l’érythropoïèse.

L’annonce de l’AMA officialise ce que l’UCI avait déjà décidé, c'est-à-dire de bannir tout système de réinspiration de monoxyde de carbone disponible dans le commerce et relié à des bouteilles d’oxygène et de CO, en dehors d’un cadre médical strict. Sur son site, l’Agence a précisé que "l’utilisation du monoxyde de carbone en dehors d’une procédure de diagnostic a été ajoutée aux méthodes interdites".

Pour quelles raisons? Dans certaines conditions, le CO favorise la production de globules rouges dans la moelle osseuse, améliorant ainsi le transport d’oxygène et donc l’endurance.

Toutefois, les usages médicaux demeurent autorisés, notamment pour la mesure de la masse d’hémoglobine totale ou l’évaluation de la diffusion pulmonaire. L’AMA insiste également sur une nuance essentielle. L’inhalation de CO liée à des phénomènes de combustion naturelle (tabac, pollution, échappement automobile) n’entre pas dans le champ de l’interdiction.

L'AMA appelle à la vigilance

Le directeur général de l’AMA, Olivier Niggli, a voulu anticiper toute confusion: "Nous encourageons les sportifs, leur entourage et toutes les parties prenantes à prendre connaissance du Résumé des modifications majeures afin d'éviter l'usage involontaire de substances et de méthodes interdites dans le sport pour 2026. En particulier, nous demandons à toutes les organisations antidopage du monde entier de partager la Liste et ses documents connexes avec les sportifs, leur entourage et les autres parties prenantes relevant de leur juridiction."

Un message clair adressé aux coureurs et à leurs équipes, dans un contexte où l’innovation technologique et médicale s’invite régulièrement dans les stratégies de préparation.

Codéine, fentanyl et tramadol sous surveillance

Cette mise à jour ne se limite pas au monoxyde de carbone. L’AMA a confirmé que son programme de surveillance inclura désormais l’usage en compétition de la codéine, molécule opioïde très prisée dans le peloton ces dernières années.

Hors compétition, l’agence place également sous étroite observation le fentanyl et le tramadol. Ce dernier est d’ailleurs déjà interdit par l’UCI et a valu des sanctions notables, comme celles infligées à Nairo Quintana ou plus récemment à Alex Baudin.

Maxence Mullié