Escrime: l'année noire d’Ysaora Thibus continue, blessée au genou et incertaine pour les JO

Ysaora Thibus entame sa journée par un match contre la Turque Irem Karamete. Première victoire, mais aussi première alerte pour son genou gauche. Sur sa dernière touche, elle chute, se blesse, rien d’alarmant à ce moment-là, mais la championne du monde 2022 passe tout de même de longues minutes avec le staff médical, et se fait strapper.
Des cris de douleur
Elle est quand même sur la piste pour le deuxième assaut de sa journée, face à la Grecque Maria Stamos. Au bout de 9 secondes, Ysaora Thibus s’avance pour tenter une touche et s’effondre en hurlant de douleur, son genou vient de lâcher.
"J’ai vu sa blessure, j’ai entendu aussi car elle a crié", raconte sa coéquipière Pauline Ranvier, "J’ai tout de suite su que ce n’était pas anodin."
En larmes, la fleurettiste tente quand même fois d’y retourner une nouvelle fois, mais le staff de l’équipe de France la contraint finalement à arrêter, c’est l’abandon.
Participation aux Jeux en danger
Après une journée d’attente, entre la salle et son hôtel, elle passe finalement une IRM, et le verdict tombe: lésion ligamentaire du genou gauche. Pas de rupture complète donc, et pas de forfait définitif pour les Jeux olympiques, mais sa participation est désormais en danger.
Coup dur, d’autant que la fleurettiste venait de remporter son combat pour être innocentée des accusations de dopage dont elle était la cible. Après un contrôle positif à l’ostarine en janvier dernier, elle avait été suspendue provisoirement, avant d’être blanchie au mois de mai, le tribunal disciplinaire de la fédération internationale d’escrime retenant la thèse de contamination par son conjoint, l’ancien escrimeur américain Race Imboden.
Elle arrivait donc dans ces championnats d’Europe pleine d’envie, en quête de sensations: "Elle était contente, elle avait travaillé pour, c’est une guerrière", confirme le manager général Yann Detienne. "C’était une étape avant les Jeux, elle y allait avec du baume au coeur, pour prendre des informations."
Le calvaire s’est donc prolongé jusqu’au bout, et l’année noire de la fleurettiste continue. Le directeur technique national Jean Yves Robin en devient même superstitieux: "Je ne sais pas si on est victimes d’un mauvais sort, si un chaman s’acharne sur elle. Mais toute la panoplie de la poisse se sera accumulée."
Journée noire pour le fleuret
Pour ne rien arranger, sa coéquipière Anita Blaze a quant à elle été victime d’une commotion cérébrale lors d’un de ses matchs. Évacuée sur un fauteuil roulant, elle est d’ores et déjà forfait pour les épreuves par équipes du week-end. Préoccupant d’autant qu’elle avait subi le même type de choc l’an dernier aux mondiaux de Milan, choc qui l’avait éloigné des pistes pendant un mois et demi.
A un peu plus de cinq semaines du début des Jeux olympiques, l’équipe de France pourrait donc être privée de vraies chances de médailles, en individuel et par équipe.