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Bundesliga: comment le foot allemand a changé de dimension au début des années 2000

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Dans le podcast After Galaxy pour RMC Sport, Polo Breitner et Patrick Guillou analysent l'évolution du football allemand depuis deux décennies, avec une transformation soudaine du modèle traditionnel rendue possible grâve à l'émergence de "nouveaux" clubs, dont le RB Leipzig.

Le football professionnel, bien qu’apparu plus tardivement que dans d’autres pays européens, n’a pas tardé à faire sa mue en Allemagne, et se caractérise par une plus grande capacité à se renouveler que ses voisins. De nombreux historiques de Bundesliga ont quitté l’élite ces dernières années, disparaissant d’un paysage occupé par de nouveaux visages, qui sont devenus les fers de lance de la Bulli. Une évolution que notre spécialiste du football allemand, Polo Breitner, attribue à "l’arrivée des investisseurs dans les divisions inférieures".

"Le dernier en date qu’on connaît bien, c’est le RB Leipzig, ils n’ont pas acheté un club de première division comme on fait des changements de propriétaires en Ligue 1, ils ont acheté des licences en division amateur et ils ont amené le club en première division", rappelle-t-il dans l’épisode du podcast After Galaxy consacré à la restructuration du football allemand. Les clubs se sont restructurés depuis 2004 environ, "avec l’arrivée de Mayence", note Polo Breitner.

Il n’est pas interdit de remonter encore plus loin dans le temps "pour revenir à Fribourg en 1997" ou à Wolfsbourg "survitaminé par Volkswagen et l’arrivée en première division", mais la vraie bascule de ce foot moderne "ce sont ces nouveaux clubs qui arrivent en Bundesliga à partir de 2004", à un moment où "le football allemand ne va pas très bien", exlique Polo Breitner.

Hoffenheim, Augsbourg, Leipzig, Mayence… Tous ces clubs ont participé à révolutionner le logiciel de la Bundesliga, "et pas uniquement avec de l’argent", mais en instaurant une nouvelle dynamique sportive, dans la gestion des clubs également.

>>> Tous les épisodes du podcast After Galaxy

Une densité extraordinaire

"60-70% des coachs allemands sortent de ces clubs", note Polo Breitner, qui prend pour exemple Ralf Rangnick, Thomas Tuchel ou encore Jürgen Klopp, avec une philosophie de jeu, des méthodes très identifiées.

"Ceux qui ont bien bossé ont mis de l’argent dans les structures, dans les centres d’entraînements, les centres de formation, ils ont payé correctement les éducateurs pour recréer du jeu", constate Patrick Guillou, ancien joueur de Bochum et Fribourg, commentateur de la Bundesliga pour BeIN Sports.

Les clubs historiques ont été contraints de s’adapter à cette nouvelle donne, sous peine de périr. Hambourg, relégué en deuxième division pour la première fois de son histoire à l’issue de la saison 2017-2018 en est un parfait exemple.

"C’est un club qui a connu de gros problèmes avec ses socios dont beaucoup sont des ultras qui empêchent le développement du club, rappelle Polo Breitner. Ils ont fait des choix stratégiques qui ne sont pas bons. Mais il descendent aussi parce que la bundesliga a une densité extraordinaire. Pour moi, il y a la Premier League et la Bundesliga. Pour montrer, c’est très compliqué. Et par contre, le risque de descendre, il est là. Le Bayern Munich n’est pas descendu, mais même le Werder est descendu, Schalke, l’Eintracht, et Cologne, alors que ce sont des stades de 50 à 60.000 places." C'est dire s'il est devenu extrêmement difficile de se maintenir en Bundesliga.

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