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"Ça n’est pas possible de ne pas le suivre": les confidences de Chamakh sur son improbable union politique avec Lassalle

Marouane Chamakh lors d'un match de gala pour les 140 ans des Girondins de Bordeaux, le 17 octobre 2021.

Marouane Chamakh lors d'un match de gala pour les 140 ans des Girondins de Bordeaux, le 17 octobre 2021. - Icon

L'ancien international marocain Marouane Chamakh, vedette des Girondins de Bordeaux où il a évolué de nombreuses années, est revenu dans un entretien à So Foot sur son improbable union politique avec Jean Lassalle, dont il avait rejoint la liste pour les élections régionales de 2010.

Il est passé par Bordeaux, Arsenal, West Ham, Crystal Palace ou encore Cardiff, mais son aventure la plus folle aura sans doute été... sa présence dans la liste de Jean Lassalle lors des élections régionales de 2010. Retraité depuis 2019, l'ancien international marocain (65 sélections, 18 buts) Marouane Chamakh qui vit aujourd'hui près de Marrakech, est revenu sur cette improbable histoire.

Tout commence par une rencontre avec Alain Cazabone, aujourd'hui sénateur de la Gironde, avec lequel il se lie d'amitié "entre 2004 et 2009". Puis arrivent les élections régionales. "Je m’intéressais à la politique. Mais c’était impossible de soutenir un candidat, parce qu’il n’y a que des mythos. Je ne voulais pas être leur marionnette", raconte Marouane Chamakh dans un entretien à So Foot. "Alain Cazabonne me dit: 'Fais un repas avec Jean Lassalle, et tu verras.' Je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Ève, mais je fais un repas avec lui."

Un repas, c'est le temps qu'il a suffi au politicien, alors député MoDem (parti fondé par François Bayrou) pour convaincre l'ancienne vedette des Girondins de Bordeaux (2003-2010) de se rallier à lui. "Le mec, il m’assassine. Il était trop naturel. Un mec qui pourrait donner sa vie pour la cause. Vraiment un campagnard comme moi. Après le restau, je dis à Jean Lassalle: 'C'est bon, tu peux me mettre dans ta liste.'"

"Mon plus gros regret... mais l'homme est juste exceptionnel"

Dès le lendemain, Marouane Chamakh participe à une conférence de presse. Et reste sourd aux avertissements de son président de club, Jean-Louis Triaud. "Je rentre le soir même, et je vois ma tête sur iTélé avec un bandeau rouge, je fais la une partout… je me demande dans quoi je me suis mis", se rappelle-t-il. "Je reviens à l’entraînement, le président me dit: ' Ne te mélange pas.' Moi, je ne savais pas, je lui ai dit: 'Écoute, Jean Lassalle, c’est un super mec, il m’a l’air différent des autres.' Il m’a dit: 'Non, franchement essaie de l’éviter.' Je suis quand même resté dans sa liste, et on a fait un bon score." La liste portée par Jean Lassalle avait alors échoué au second tour avec 12% des votes.

Un engagement politique dont l'attaquant, qui a rejoint Arsenal quelques mois plus tard, garde aujourd'hui une certaine amertume. "C'est mon plus gros regret", lâche-t-il sans détour. "C’est une décision après un repas auquel on m’a forcé à aller, moi je ne voulais pas me mettre dedans. Mais l’homme est juste exceptionnel."

Et de détailler: "Ce que j’ai regretté, c’est l’ampleur. C’est là où je me suis dit que la politique, c’était un jeu dangereux. Depuis, je n’ai plus refait ça, déjà parce que je n’ai pas rencontré quelqu’un d’aussi bien que Jean Lassalle, qui a vraiment des convictions et qui est prêt à mourir pour ça. Ça n’est pas possible de ne pas le suivre."

LP