"L'OL, ce n'est pas une mafia": la manifestation des supporters lyonnais visant John Textor

Les fortes chaleurs n'ont pas empêché les supporters lyonnais de se rassembler. Comme prévu, ils ont répondu à l'appel des Bad Gones et des Lyon 1950 pour se retrouver ce samedi sur le parvis du Groupama Stadium afin de protester contre John Textor, quatre jours après l'annonce de la DNCG de la rétrogradation de l'OL en Ligue 2. Quelque 2000 personnes se sont réunies à 16h avec un mot d'ordre: "Textor dehors", comme affiché sur de nombreuses banderoles exposées en ville.
"Où est parti le pognon pour la vente de l'Arena, de la franchise OL Reign, l'OL féminin. Où est le pognon ? Il a traversé l'atlantique et est en Amérique du Sud. Et le cow-boy fait le beau gosse là-bas avec le pognon de l'OL", explique Joahn Silvestri, le leader du virage nord. "Il a détricoté ce que Jean-Michel Aulas a mis 20 ans à installer. On était sceptique avec le projet de nouveau stade, le business... ça ne ressemble pas à ce qu'on aime. Mais on comprenait la nécessité dans ce foot business. L'OL avait besoin de moyens. Donc, on a laissé bosser M. Aulas."
Et d'ajouter: "On a enterré une légende cette semaine (Bernard Lacombe, ndlr). Que les dirigeants actuels remettent des gens qui œuvrent pour le bien de ce club."
"Il estime qu'on doit lui montrer patte blanche"
Au cours de cet après-midi, les différents leaders des groupes de supporters ont pris la parole sur une scène installée pour l'occasion. "Depuis 38 ans, on a eu des interlocuteurs qui nous font confiance et qui ont du poids. Aujourd'hui, l'OL, autrefois sur le toit de l'Europe, est en Ligue 2", a confie Terence, le capo des Bad Gones. "Le respect est une valeur de notre club mais bafoué par un homme. John Textor, qui vous considère comme des partenaires commerciaux, et non des supporters. C'est un terme qu'il a employé envers nous puisqu'il estime qu'on doit lui montrer patte blanche. Or, il y a eu une valse des dirigeants, des coachs, parfois mis dehors comme des malpropres. Nous n'avons plus de contact depuis longtemps, de par la faute des dirigeants. Or, ils ne connaissent pas l'OL, c'est vous tous les Gones."
"Quand on a vu Textor pour la première fois, on lui a dit que son système de multipropriété, on le vomit. On a un rôle de garant du respect de l'histoire de l'OL ou de ses Légendes. Or aujourd'hui, des gens sont accrochés à une chaise et à un salaire. Il faut que ces gens dégagent. Le peuple lyonnais en a marre. L'OL, ce n'est pas une mafia comme l'OM, on ne fait pas de politique. Juste garant de valeurs. Que tout le monde le garde en tête. L'OL, ce sont des joueurs, des salariés, mais ce sont d'abord tous des amoureux comme vous. On ne laissera plus jamais ce club sali comme il l'a été (...) En deux ans, il a fait trop de mal. La reprise va demander du temps et du travail (...) On veut aussi qu'une personne soit à plein temps pour les intérêts de l'OL, et pas ceux des financiers, qu'il respecte l'OL, ses valeurs, ses légendes depuis 1950", a repris le capo des Bad Gones.
Des banderoles et des chants se sont succédé: "C'est un Américain qui ne sert à rien. TEXTOR casse-toi. L'OL n'est pas à toi", "Text'hors de Lyon, l'OL c'est nous", pouvait-on notamment entendre et lire. Une heure plus tard, le rassemblement s'est terminé avec le craquage de fumigènes.