OM: "On ne connaît rien mais on juge", Dupraz défend le management à l'émotion de De Zerbi

A visage découvert. Contrarié par la médiocre copie de ses joueurs à Reims (défaite 3-1), Roberto De Zerbi les a bousculés cette semaine, avant la réception de Toulouse (dimanche à 20h45), une rencontre charnière dans la saison de l’OM.
Un choc frontal assumé par cet entraîneur à fleur de peau, caractériel, pour piquer son groupe et provoquer une réaction. Un management musclé que le technicien a assumé devant la presse vendredi, après les révélations du quotidien L’Equipe sur un début d’insurrection au sein du groupe.
Très déçu de leur investissement au quotidien, De Zerbi a planté une première banderille lundi en annonçant à ses joueurs qu’il ne les entraînerait pas. Il aura fallu l’intervention du directeur du football Medhi Benatia pour arrondir les angles et expliquer la démarche d’un coach qui fonctionne à l’émotion, tantôt protecteur vis-à-vis de ses joueurs, tantôt persécuteur quand il s’estime trahi.
S'il ne s'est pas coupé de ses leaders du vestiaire, De Zerbi s'est aliéné d'autres éléments qui n'ont que modérément apprécié l’attitude de leur entraîneur resté à l’écart lors de ce coup de chaud, tandis que les séances étaient assurées par le staff pléthorique de l’OM. Un semblant de normalité s’est quand même imposé en fin de semaine.
"Nous n'avons pas le pouls de l'équipe"
Au club, on affirme que cette culture du conflit fait partie du personnage De Zerbi, et qu’il faut l’accepter. Mais il reste indéniable que les tensions des dernières semaines pourraient laisser des traces au sein d’un groupe qui joue son avenir européen en avril.
"Nous arrivons dans le dernier quart du championnat, et il y a de la fatigue nerveuse", plaide Pascal Dupraz, qui était samedi matin dans les Grandes Gueules du Sport, sur RMC. L’ancien coach de Dijon et Saint-Etienne considère qu'il est "prématuré" voire "injuste" de juger le management de Roberto De Zerbi.
"C’est injuste parce qu'on n'en a pas la teneur. On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé. Malheureusement, comme c’est dans l’air du temps aujourd’hui, au XXIe siècle, dans le football professionnel, tu dis quelque chose en interne et puis tu as toujours quelqu'un pour répéter les choses et surtout les déformer."
"Nous ne sommes pas avec eux", a-t-il insisté. "Nous n’avons pas le pouls de l’équipe. Nous ne sommes pas en permanence avec les joueurs. Nous ne sommes pas en entretien individuel avec les joueurs. Nous ne connaissons pas les problématiques, nous ne connaissons pas les inimitiés qu’il peut y avoir entre les joueurs. On ne connaît rien, mais on parle, et on juge."
Troisième derrière l’AS Monaco qu’il rencontrera lors de la 29e journée, l’OM aurait tout intérêt à s’accrocher et donc à gagner dimanche soir, sous peine de voir Lille et Strasbourg, voire l'OL, se rapprocher dangereusement au classement.