Real Madrid-OM: De Zerbi distribue les bons et les mauvais points après la défaite frustrante des Marseillais

Globalement fier du visage affiché par son équipe, sauf dans un début de rencontre fébrile et quand l'OM s'est retrouvé en supériorité numérique après l'expulsion de Dani Carvajal, Roberto De Zerbi espèrait mardi soir que l'intensité d'un tel match de Ligue des champions, dans l'antre du Madrid (2-1), serait tout de même de nature à faire franchir un cap aux marseillais. Car tout n'a pas été parfait loin de là, et l'entraîneur olympien est un peu entré dans les détails, en fin de conférence de presse d'après match, au sujet des axes d'amélioration de son OM.
Les bons points de Pavard et Balerdi
En défense, RDZ a beaucoup apprécié les performances de Benjamin Pavard et de Leonardo Balerdi, mais il espère récupérer rapidement Nayef Aguerd pour ajouter encore plus d'expérience et de lucidité à sa charnière ou son trio axial, selon le système choisi. L'international marocain pourra-t-il revenir dès dimanche face au PSG en Ligue 1? Le protocole commotion doit durer au minimum sept jours à compter de la date du coup reçu, à savoir vendredi dernier lors du match face à Lorient (4-0). Théoriquement, Aguerd pourrait être disponible dimanche contre Paris mais rien n'est acté: l'OM surveillera sa santé et sa forme physique puisque son programme d'entraînement a forcément été adapté.
Toujours au niveau de sa ligne arrière, le staff olympien a noté un logique manque d'automatismes chez Emerson Palmieri, ce dernier faisant partie des recrues arrivées en toute fin de mercato. Facundo Medina pourra être amené à évoluer au poste de latéral gauche, avec cette capacité à s'insérer dans le cœur du jeu comme le coach italien aime le demander, soit à Amir Murillo côté droit, soit à son latéral gauche, à l'opposé. Un rôle hybride qui demande du temps et du travail, pour Emerson ou les autres.
Trop de fébrilité dans les relances
De Zerbi a tout de même aimé certaines phases de jeu et sorties de balle ambitieuses, qui correspondent totalement à sa philosophie, mais le coach italien a reconnu qu'il y avait eu aussi trop de déchets, de fébrilité et de ballons perdus. Bref, que l'OM était encore assez loin de la précision chirurgicale qu'il souhaite mettre en place en repartant de derrière, avec des passes courtes et des circuits précis. C'est d'ailleurs dans le jeu au pied que Geronimo Rulli a donné quelques frayeurs au staff, en première période. Pour le reste, le match du gardien argentin a été impressionnant et il a maintenu l'OM dans le match face aux assauts madrilènes. Retrouver Rulli à un très haut niveau est l'un des grands enseignements de cette première soirée de C1, cette saison.
Au milieu de terrain, au-delà des performances trop irrégulières voire parfois inquiétantes, en ce début de saison, de Pierre-Emile Hojbjerg et de la faute stupide de Geoffrey Kondogbia, qui gâche son très bon match d'ensemble, Roberto De Zerbi avait décidé de faire confiance à Matt O'Riley, dans le cœur du jeu, avec une volonté de lancer en profondeur des joueurs rapides, comme Mason Greenwood, Timothy Weah et Pierre-Emerick Aubameyang. La titularisation du jeune danois prêté par Brighton était la principale surprise du onze de départ choisi pour affronter le Real Madrid. Sans que la question lui soit directement posée, De Zerbi a reconnu qu'il attendait encore plus de son joueur, et a d'ailleurs confirmé qu'il avait hésité entre lui et Angel Gomes à ce poste de milieu offensif. Ce sera l'un des choix à faire, dès dimanche face au PSG.
Plus globalement, l'entraîneur marseillais aimerait que son équipe sache aussi se lâcher et sorte parfois du cadre établi, par séquences, pour surprendre l'adversaire et quand la physionomie du match évolue. En fin de match et en supériorité numérique, plus d'initiatives offensives auraient été les bienvenues, l'OM ayant affiché ses limites et un jeu trop stéréotypé, quand le Real menait et faisait bloc bas, pour conserver son avance.
L'hyperactivité de Weah a séduit, l'engagement de Greenwood a rassuré
La marge de progression est donc importante. Elle l'est également en attaque où le staff a bien compris que le Brésilien Igor Paixao n'était pas encore à son meilleur niveau et qu'il devait retrouver du rythme et sa capacité à percuter, dribbler et affoler les défenses adverses. L'OM espérait que son entrée en jeu, avec des espaces et qui plus est face à dix Madrilènes, soit plus fructueuse, mais Marseille est convaincu qu'il va monter en puissance. Sur l'aile gauche, RDZ a en revanche été totalement conquis et séduit par le match de Thimothy Weah, hyperactif sur son côté, buteur et très en jambes. Sa vitesse est un atout indéniable pour l'OM, et Weah a marqué des points à Madrid.
Ce match au sommet, même s'il s'est soldé par une défaite malheureuse, doit en tout cas servir de base de travail à De Zerbi, notamment sur le plan collectif et dans ce qu'il demande à certaines individualités majeures. L'investissement et la détermination de Mason Greenwood ont par exemple rassuré le staff et démontré qu'il était capable de faire les efforts de repli défensif, indispensables dans des grosses rencontres. Même s’il a accusé le coup physiquement en fin de match, l’Anglais est à créditer d'un match plutôt complet et d'une passe décisive bien sentie. De bonne augure pour l'OM, avant le nouveau choc face au PSG, au Vélodrome. Il y a un an, Greenwood avait été sorti à la mi-temps car son attitude face à Paris avait fortement déplu. L'OM espère que le co-meilleur buteur du championnat de la saison passée a eu un déclic, au stade Santiago-Bernabéu.