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EXCLU RMC Sport. L'intégrale de l'interview de Nuno Mendes dans Rothen s'enflamme sur RMC

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A quelques jours de la demi-finale aller du PSG face à Arsenal en Ligue des champions, Nuno Mendes a accordé un entretien exceptionnel à Rothen s'enflamme sur RMC, ce jeudi 24 avril 2025. Le latéral portugais de 22 ans parle de ses progrès fulgurants défensivement, des rêves d'invincibilité au sein du club parisien, de l'éclosion de Désiré Doué ou la patte Luis Enrique. Le tout dans un français presque impeccable.

Nuno Mendes, la période est bonne pour le PSG avec un titre de champion de France déjà acquis. Comment allez-vous, physiquement notamment, avant d'aborder la dernière droite et les demi-finales de Ligue des champions?

Franchement, je me sens bien. L'équipe technique a réussi à faire une bonne gestion de l'équipe. On s'entraîne bien, on s'entraîne tranquille. Parce qu'on n'a pas beaucoup d'entraînements pour affronter tous les matchs. On essaie de faire la récupération qu'on doit faire. Moi, je me sens bien. Mes coéquipiers aussi. Je pense qu'on est bien, qu'on est dans un bon état d'esprit. Il faut continuer.

Vous êtes déjà champions de France depuis plusieurs semaines. Comment restez-vous motivés? Le record d'invincibilité, vous en parlez entre vous?

Oui, bien sûr. On est déjà champion, mais si on ne perd pas c'est mieux pour nous. Donc on essaie de chercher ce record, de finir le championnat sans perdre un match. Je pense qu'on est sur un bon chemin. Je pense que l'équipe pense toujours à ça parce que c'est un truc important pour nous et pour le club aussi. Pour nous, ça nous donne de l'ambition. On sait que ce sont des matchs qui ne comptent pas, mais ça nous fait du bien, on a des matchs importants à jouer encore. Ces trois matchs avant la Ligue des champions, c'est important pour nous, pour essayer de faire des choses en attaque, en défense. Je pense que le championnat est encore important pour nous.

L'objectif de cette fin de saison c'est évidemment la Ligue des champions. Comment avez-vous vécu les deux matchs contre Aston Villa?

On était bien dans les deux matchs. On était au-dessus d'Aston Villa, on a essayé de faire notre match ici à la maison, on a gagné 3-1. On sait qu'on ne peut pas faire d'erreur parce que c'est la Ligue des champions. Si on fait des erreurs, on peut perdre des matchs, être éliminés. Dans le match retour, on se retrouve à 2-0 pour nous et on a un peu relâché, mais je pense que c'est un bon indice pour la suite, parce qu'on sait que ça va être difficile dans les deux matchs contre Arsenal, il faut qu'on soit toujours concentrés, dès le début du match. C'est ce qu'on va essayer de faire tout le match.

Le PSG est la seule équipe du dernier carré de Ligue des champions à enchaîner une deuxième demi-finale consécutive. Qu'est-ce qui a changé par rapport à l'an dernier?

Oui je pense que cette année on est beaucoup plus forts que l'année dernière. C'était la première année du coach. Il a essayé de faire au mieux pour qu'on soit bien sur le terrain, tous les joueurs. Cette année, on a fait les bons choix, même le coach et le directeur sportif, ils ont fait un bon recrutement. On a des joueurs qui font tout pour l'équipe, qui aident en défense, qu'on attaque bien. On joue en équipe. C'est comme ça qu'on va arriver loin. On est sur le bon chemin pour arriver à gagner de grandes choses, c'est notre objectif.

Collectivement, vous sentez-vous plus forts? Est-ce le point sur lequel vous avez le plus progressé avec Luis Enrique?

Oui, on a progressé dans beaucoup de choses. Le coach fait un bon travail. On essaie toujours de... On sait jouer au football, on sait faire de bonnes choses sur le terrain, mais le coach nous donne des choses à faire sur le terrain qui font beaucoup de différence. Par exemple, la mobilité qu'on a, c'est un travail qu'on a fait longtemps parce qu'en début de saison, l'année dernière, on n'était pas bien dans ce domaine. Aujourd'hui, on est une équipe plus complète dans cette façon de jouer et je pense qu'aujourd'hui on essaie toujours de faire des choses différentes, mais la mobilité pour nous et le coach, c'est essentiel pour notre équipe. On sait que des joueurs montent, d'autres descendent, il faut être prêt. Si mon coéquipier n'est pas là, il faut que je sois prêt pour anticiper.

On a l'impression que vous avez une relation particulière avec Luis Enrique, qui a d'ailleurs parlé de vous comme d'un "avion de chasse"...

Le coach essaie d'avoir une bonne relation avec tous les joueurs. C'est comme ça qu'on va arriver à beaucoup de choses. C'est ça le plus important. Il connaît aussi ce qu'il y a dans la tête des joueurs. Parce qu'il n'y a pas longtemps, il était joueur, aussi. Je pense qu'il a une bonne gestion dans cette étape. On est des joueurs, si on ne joue pas, on est fâchés. Il essaie de comprendre les joueurs. Parce que c'est important pour nous. Si un joueur n'est pas bien, on ne va pas être bien. Il faut essayer qu'on soit tous bien sur le terrain, à l'entraînement. L'entraînement, c'est le plus important pour nous. On y fait des choses qu'on va faire dans le match. Aujourd'hui, il faut qu'on soit concentrés. On est fatigués, mais on sait qu'on a des grandes choses devant. Le match contre Arsenal et contre Nice, ça va être un bon match pour nous. Essayer de faire ce qu'on a bien fait contre Aston Villa. C'est important pour nous aujourd'hui de faire les choses bien, et affronter Nice de la même manière.

Si on va plus loin et qu'on parle de votre cas particulier. Au-delà des blessures qui semblent derrière vous, on vous a vu beaucoup progresser défensivement notamment. Comment avez-vous réussi à progresser dans ce domaine, vous qui serez au duel face à Bukayo Saka contre Arsenal?

Individuellement, j'essaie toujours d'apprendre. Je suis jeune encore. J'ai 22 ans. Il y a des joueurs qui sont là.... Marquinhos a joué avec beaucoup de joueurs, avec Thiago Silva. J'essaie d'apprendre toujours avec Marqui, avec Beraldo, Pacho, tous les défenseurs.

Et on sent que vous avez encore une marge de progression...

Je pense que je peux m'améliorer beaucoup. Parce que ce n'est rien. J'ai fait deux matchs contre Liverpool bien, mais si contre Arsenal je ne suis pas bien et qu'on sort, ça ne compte pas. C'est le football. Le football, c'est le moment. Donc je dois profiter bien évidemment. Mais il faut que je sois toujours concentré.

Vous étudiez les un-contre-un, vos adversaires directs dans votre couloir à chaque match?

Non mais je sais, j'accompagne tous les joueurs que j'affronte. Je ne vais pas voir les choses spécifiquement, mais je sais que je dois être concentré. Défendre, c'est compliqué. J'essaie de faire du mieux possible et comme j'ai dit, j'essaie toujours de faire les entraînements en étant concentré au maximum. Et le coach et les coéquipiers me soutiennent beaucoup.

Sur le début de saison, en début de saison, on vous voyait plus défensif qu'Hakimi. Aujourd'hui on a l'impression que c'est plus équilibré et que vous êtes libéré...

Le coach m'a toujours dit que je pouvais monter, parce que des joueurs vont prendre ma place, c'est ce que je disais avant. Au début de saison, on n'était pas bien dans la mobilité, mais je pense qu'aujourd'hui on est bien. Si je monte par exemple, Fabi ou Viti restent à ma place. On doit savoir que si mon coéquipier n'est pas dans sa position, moi je dois être là et faire bien le rôle de mon coéquipier. C'est ce qu'on essaie de faire tous les joueurs, c'est important pour nous. J'essaie toujours de monter, parce que j'aime bien attaquer, je suis un joueur qui aime trop attaquer.

Peut-être trop parfois?

Oui! (rires) J'aime être dans les attaques, j'essaie de monter quand je peux. Quand je ne peux pas, je reste dans l'équilibre comme on fait à tous les matchs.

Avez-vous d'illustres exemples au poste? Je pense à Patrice Evra par exemple...

Oui, je regarde. Mes deux joueurs qui m'accompagnent depuis que je suis petit, ce sont Marcelo et Alaba. Ce sont les deux joueurs qui m'inspirent le plus. Patrice Evra aussi, c'était un grand joueur. Mais j'essaie de faire, mais je suis Nuno. J'essaie de faire des choses différentes, de mettre mon jeu en place. C'est ça mon football.

Selon vous, c'est quoi votre point fort?

C'est compliqué à dire...

Vous êtes complet en fait!

Non, je ne suis pas complet! J'ai l'opportunité d'avoir beaucoup de vitesse parce que ça me soutient beaucoup, il y a beaucoup de joueurs qui savent comment je joue. Mon point fort, c'est la vitesse. Avec la vitesse, je peux faire d'autres choses sur lesquelles je ne suis pas trop bon. Je pense que la vitesse est mon point fort.

Courir beaucoup, c'est aussi votre point fort...

Oui mais il faut bien gérer les moments du match. Pour nous, c'est un peu facile, parce qu'on essaie de garder le ballon, jouer avec le ballon, défendre avec le ballon. Donc ça nous donne un peu de temps pour récupérer, pour bien attaquer, pour défendre. On a des joueurs qui aiment avoir le ballon, aiment jouer avec les coéquipiers. On essaie de faire du mieux.

Vous n'avez raté que deux matchs sur blessure cette saison après avoir été éloigné des terrains quasiment un an. Vous aviez la réputation d'être souvent blessé: comment expliquer cette métamorphose?

C'est un peu de tout, un peu de moi. J'essaie de faire tous les matchs, j'essaie de bien jouer, d'être là à tous les matchs. Le coach sait que je ne peux pas faire tous les matchs, parce que j'étais blessé il n'y a pas longtemps. Il faut bien gérer. C'est un peu le coach, le staff technique et médical, moi aussi,.. on essaie toujours d'avoir les bonnes réponses pour que je puisse jouer tous les matchs que je peux. Donc les matchs importants, les matchs de championnat, j'aime être là, présent.

Vous et le collectif parisien, le staff aussi, vous dégagez beaucoup de sérénité...

Oui, le mental c'est le plus important pour nous. Le mental, c'est tout pour un joueur de football. Il y a beaucoup de joueurs qui se blessent beaucoup, qui reviennent, font un match et se blessent. Ils se posent trop de questions, se demandent pourquoi ils se blessent tout le temps. On essaie de garder la tête froide, de sourire tous les jours, c'est le plus important.

On sent d'ailleurs beaucoup d'union autour de Luis Enrique, malgré les critiques du début de saison...

Il va toujours y avoir des critiques, tant positives que négatives. Mais on essaie de rester concentrés, de fermer le groupe, écouter ce que nos coéquipiers disent ou le coach. On n'écoute pas beaucoup ce qui vient des médias. Cela nous donne aussi des ambitions, parce qu'on sait nos capacités, ce qu'on peut faire. On n'écoute pas beaucoup, on essaie de voir. Cela nous donne des inspirations pour jouer, pour montrer qu'on est bien, qu'on est une équipe forte, qu'on est une équipe de haut niveau.

Vous avez prolongé votre contrat: c'était le seul choix possible pour vous?

Non, il y a toujours des choix. Le PSG c'est où je me sens bien. J'aime mes coéquipiers, je me sens à la maison. J'ai toute ma famille ici, j'ai beaucoup de famille en France.

Vous avez même votre "papa" Luis Enrique qui est là!

Oui! Mes coéquipiers sont mes frères! Je me sens comme à la maison. Dès le premier jour que je suis arrivé, j'ai senti quelque chose pour ce club parce qu'ils m'ont bien accueilli. Même les joueurs et les personnes à l'extérieur, ils sont tous accueillants. C'est un pays qui m'a bien reçu. Je suis content pour ça. Je dois faire le mieux pour le club.

Et vous parlez très bien français.

Oui, j'ai pris des cours. Après, il y avait beaucoup de jeunes joueurs français. J'essayais de rester avec eux, comprendre ce qu'ils disent. Le club ne force pas, mais pour moi je pense que c'est important de parler la langue dans le pays où tu es. C'est une forme de respect, aussi. Quand je vais au supermarché, je dois parler, donc j'essaie de faire le mieux. Aujourd'hui, je parle bien et j'essaie toujours d'apprendre. Je ne sais pas écrire, c'est compliqué!

Un joueur émerge en tant que révélation, au PSG et en équipe de France, c'est Désiré Doué. Comment vivez-vous son éclosion?

C'est un grand joueur, un joueur avec beaucoup de maturité. C'est un 2005. C'est compliqué pour un jeune joueur d'arriver dans un grand club avec beaucoup de joueurs de qualité et de s'affirmer. En ce moment, il est un des joueurs les plus importants de l'équipe. C'est un bon travail de la part du coach et de notre part, parce qu'on essaie de mettre à l'aise sur le terrain tous les joueurs qui arrivent. Désiré a beaucoup de temps pour grandir, on essaie de le soutenir.

Quand on vous voit vous, Joao Neves, Désiré Doué, Bradley Barcola... le PSG a un effectif jeune et on sent qu'il y a encore une grande marge de progression...

Oui, on est jeunes, on écoute, on aime bien apprendre tous les jours. C'est ça la clé de l'équipe. Tous les joueurs sont prêts à apprendre, disponibles pour faire ce que le club demande. C'est important pour nous pour les grandes choses dans la saison.

Un petit mot puisqu'on est dans Rothen s'enflamme: qu'est-ce qui vous manque encore pour dépasser le plus illustre numéro 25 du club, à savoir Jérôme Rothen?

Il me manque beaucoup de matchs! J'essaie de tout donner pour le club. Le numéro 25, j'aime beaucoup. J'aime bien le 5. Avant de venir au PSG, j'avais le numéro 5 au Sporting. Quand je suis arrivé ici, il était pris par Marqui! Il y avait beaucoup de numéros, mais j'ai choisi le 25 parce que 2 et 5 c'est les deux positions où je peux jouer. Latéral droit, latéral gauche.

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