"J’ai vu d’autres personnes, je suis entré", à l’audience d’un pilleur lors des célébrations du titre du PSG

Les audiences en comparution immédiate se sont de nouveau enchaînées, mardi à Paris, trois jours après les violences ayant émaillé les célébrations du titre du PSG en Ligue des champions. Le premier prévenu, Ahmed F., 33 ans, était poursuivi pour avoir participé au pillage d’un magasin de smartphone dans la nuit de samedi à dimanche. L’homme né en Algérie et sans domicile en France, a été arrêté vers 1h40 du matin pour tentative de vol de plusieurs objets dans un lieu destiné à l'entrepôt de marchandise. La vitre du magasin a été brisée et plusieurs personnes s’y sont engouffrées.
"Ils ont tout pillé"
Celui qui se présente comme pizzaiolo a été appréhendé au moment de quitter les lieux après d’être fait bousculer et être tombé. "J’ai commis une erreur", a-t-il déclaré à la barre. "J’ai vu d’autres personnes, je suis entré. Mais je n’ai rien volé." "Pourtant, sur les vidéos, on vous voit toucher les téléphones sur les étagères", lui a fait constater la Présidente. "Oui j’ai effectivement touché, mais je n’ai rien pris, parce que j’ai vu la police arriver. Il y avait tellement de monde dans la boutique que, quand je les ai vu sortir, je suis sorti aussi. J’ai reçu une dose de gaz et je suis tombé."
Présent à l’audience, le propriétaire du magasin, Zahid R., a fait part de son grand désarroi après le pillage de sa boutique. "Je suis choqué, j’ai vu sur les images de vidéosurveillance, ils ont tout pillé. Un individu a commencé à regarder par la vitre, puis il a appelé un groupe et tout le monde est arrivé."
Ahmed F., qui ne compte aucune condamnation au traitement d'antécédents judiciaires (TAF), explique avoir quitté l’Algérie il y a deux ans pour aider ses parents malades et avoir entamé des démarches en Espagne pour obtenir un titre de séjour. "J’aimerais bien régulariser ma situation en France", a-t-il confié à la présidente qui s’est dite surprise. "Vous pillez un magasin alors que vous voulez vivre ici?", s’est-elle interrogée. "J’ai vu des gens entrer dans le magasin, je suis rentré. Je suis entré, je suis désolé, mais je n’ai rien cassé." Il explique avoir lorgné une enceinte pour écouter de la musique.
Pour son avocate, son client n’est pas le responsable de ce chaos. "Ce sont des scènes qu’on ne devrait pas voir", a-t-elle plaidé. "Pour Monsieur F., il est hors de question qu’il paye pour tout le monde. Il reconnaît qu’il a tenté de voler une enceinte. Il reconnaît qu’il n’a pas tenté de casser le magasin." Le procureur a requis huit mois de prison ferme. Ahmed F. a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende.