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Cannet-Rocheville: l'excitation monte avant de jouer l'OM en Coupe de France

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Le Cannet-Rocheville (N3) s’apprête à vivre un rêve éveillé ce dimanche sur la pelouse du Stade Vélodrome. Si affronter un club professionnel en Coupe de France est toujours un moment spécial pour les clubs amateurs, l’excitation sera un degré plus élevé pour ces joueurs azuréens, la plupart étant supporters de l’OM.  

Dernier entraînement avant le grand jour, pour les joueurs du Cannet. Après des séances d'entraînement mardi, mercredi et jeudi, puis une journée de repos vendredi, l’ESCR a peaufiné sa préparation ce samedi à l’heure du match contre l'OM (prévu à 13h45 dimanche), au Stade Maurice Jean Pierre de la ville de 41.000 habitants. Ils prendront ensuite le bus pour rejoindre un hôtel proche du Stade Vélodrome.

"Cela va vite arriver, s’impatiente le directeur sportif Christian Lopez, trois fois vainqueur de la Coupe de France avec l’AS Saint-Etienne. L’horaire n’est pas idéal mais on a déjà joué à cette heure en N3 notamment contre les clubs corses qui doivent prendre leur avion derrière. Demain, le déjeuner aura lieu vers 10h puis on partira au Vélodrome. Ce que vont ressentir les joueurs sera extraordinaire. Fouler la magnifique pelouse du Stade Vélodrome contre une équipe dont pratiquement tous les joueurs sont supporteurs… ce sera un magnifique week-end et une belle page à écrire pour notre club."  

Une préparation bousculée  

Lorsque Le Cannet a tiré l’OM, le club était en joie, prêt à préparer une large fête. Son stade du Maillan n’étant pas homologué, le Président Emmanuel Stella démarchait les voisins pour accueillir la rencontre de gala mais se heurtait à des prix mirobolants ou à des interdits préfectoraux.

Alors que Cannes et son stade Pierre de Coubertin semblait être la meilleure solution, le Préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, estimait que l’organisation de cette rencontre dans la ville du célèbre Festival pouvait engendrer des retrouvailles entre supporteurs marseillais et niçois, historiquement rivaux et encore tendus après les incidents du 22 août dernier à l’Allianz Riviera.

Marseille proposait alors de jouer la rencontre à Istres ou Martigues, mais hors de question pour Le Cannet-Rocheville de disputer ce match hors de la Côte d’Azur, à moins que ce soit au Vélodrome. Après un premier refus pour des raisons économiques, Le Cannet organisait une conférence de presse en urgence pour crier son désarroi. Marseille acceptait finalement la proposition, pour le plus grand bonheur des joueurs cannetans. 

"Je ne réalise toujours pas, c’est la folie"

Jouer au Stade Vélodrome, Anthony Catalayud, croupier dans un casino azuréen au quotidien, ne pensait pas pouvoir le faire un jour: "C’est indescriptible ce que je ressens pour l’instant. C’est tellement improbable que je ne réalise pas encore, c’est la folie", s’était confié le capitaine de l’ESCR à RMC Sport, quelques minutes après l’aval de l’Olympique de Marseille.

A quelques heures de la rencontre, si l’excitation est toujours présente, la concentration prend le dessus. "C’est la première fois que je vais jouer contre une équipe pro. Il y a beaucoup d’excitation et d’impatience, c’est quelque chose d’énorme. Il faudra prendre un maximum de plaisir car ce sera la première et peut être la dernière fois que ça arrivera. On n’a rien à perdre, on essaiera de les mettre en difficulté un maximum. On a préparé notre match et on jouera comme d’habitude. On sait évidemment que ce sera très compliqué."

Brassard au bras il sera le premier à entrer sur la pelouse phocéenne, suivi par son gardien et meilleur ami, François Squarcioni: "Il y a beaucoup de joie, de fierté. Pour un supporteur de l’OM, jouer contre Marseille et au stade Vélodrome, je ne pouvais pas rêver mieux. Il y a de plus en plus de pression mais il faut se dire qu’on a fait beaucoup de chemin et qu’il faut maintenant prendre beaucoup de plaisir."

Habitué du stade Vélodrome mais dans les tribunes, François Squarcioni a déjà posé le pied sur la pelouse. Il avait alors dix ans et remportait alors un tournoi de jeunes avec l’AS Cannes: "Cette fois ce sera différent, il y aura bien plus de monde, je chercherai mes proches et ma famille du regard", et il devra être efficace car 25.000 spectateurs dont 3.000 supporteurs du Cannet sont attendus.  

Le maillot de Mandanda déjà réservé  

Dans le vestiaire cannetan, le match est dans toutes les bouches. Depuis bien longtemps même pour Omar Tahtouh. L’attaquant a déjà joué un 32e de finale contre Monaco avec Saint-Jean-de-Beaulieu, en 2016, et avait prédit cette affiche de gala: "Depuis le premier tour, qui a été difficile, il nous avait dit ‘faites-moi confiance on va jouer un 32e de finale et vous verrez on va jouer Marseille’", explique François Squarcioni, animateur à la Mairie du Cannet.

Au centre des débats, la façon de défendre sur Payet, Milik, Dieng ou De la Fuente mais aussi le traditionnel échange de maillot de fin de rencontre: "J’ai dit à mes coéquipiers ‘celui de Steve Mandanda, personne n’y touche, il est pour moi’, j’espère pouvoir échanger avec lui à la fin du match et si je peux avoir le maillot, ce sera que du bonus."

Dans les tribunes, jusqu’au coup de sifflet final, le directeur sportif croira en l’exploit: "J’ai eu la chance de disputer des finales de Coupe de France et des matchs contre des équipes amateurs, ce sont toujours des choses extraordinaires", se souvient Christian Lopez, de retour au club depuis 17 ans, après avoir été formé à Rocheville. Il ne faudra pas les regarder jouer. Depuis quelques saisons, l’OM se fait éliminer par des équipes de N3, alors pourquoi pas nous, sur leur terrain ? J’imagine le côté dramatique si cela arrivait, mais pour nous, ce serait magnifique." A Dame Coupe de France de ne pas être avare en surprises.  

Clément Brossard