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Coupe du monde : les légitimes ambitions des Bleues

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Quatrième du Mondial 2011 et des JO 2012, l’équipe de France féminine entame ce mardi contre l’Angleterre (19h) une Coupe du monde pour laquelle elle s’avance parmi les favoris. Un statut logique vu leurs résultats. Et que les joueuses tricolores comptent bien assumer.

Il y a la troisième place au classement FIFA, derrière l’Allemagne et les Etats-Unis. Il y a le souvenir des campagnes mondiale et olympique, en 2011 et 2012, avec deux quatrièmes places au bout. Il y a la déception du dernier Euro, en 2013, et l’envie d’effacer cette élimination en quarts alors qu’elles étaient favorites pour la gagne. Il y a le parcours qualificatif pour le Mondial canadien (10 victoires, 54 buts marqués, 3 encaissés) et le bilan dans les matches amicaux cette saison (dix victoires, dont certaines de prestige face à l’Allemagne, le Brésil, les Etats-Unis, le Japon et le Canada, contre une seule défaite devant les Américaines en finale du tournoi de l’Algarve en mars dernier). Il y a le talent des joueuses avec cet effectif construit sur les bases des locomotives françaises de Lyon et du PSG. Il y a, enfin, les craintes et le respect dans les mots des rivales. Peu importe où on regarde, le constat reste le même : la France fait partie des équipes équipées pour viser haut au Mondial.

A l’heure d’entamer la compétition, ce mardi (19h) face à l’Angleterre, qu’elles avaient sortie aux tirs au but en quart de finale de l’édition 2011, les Bleues ne cachent pas leurs légitimes ambitions. « L’objectif ? Le podium, minimum, avance l’attaquante Eugénie Le Sommer. On reste sur des quatrièmes places difficiles à encaisser, donc on a au moins envie d’avoir la médaille. On peut aussi rêver du titre, je pense qu’on a l’équipe pour y arriver. »

Moins directe, la milieu offensive Louisa Necib adopte tout de même un discours similaire : « Quand on regarde le classement FIFA, c’est vrai, on fait partie des favoris de cette Coupe du monde. L’ensemble du groupe est conscient que nous pouvons faire quelque chose de beau. Et puis maintenant, on a du vécu, de grandes compétitions derrière nous. On sait ce que c’est d’échouer sur la dernière marche et on espère ne pas revivre ça. On a beaucoup appris sur ces dernières compétitions. Il faut juste donner le maximum, prendre beaucoup de plaisir et on verra bien ce qui arrivera. »

« On ne gagne pas une compétition avec des talents mais avec une équipe »

Placé à son poste après la déception de l’Euro 2013, Philippe Bergeroo va dans le même sens. « Ça fait deux ans qu’on fait des résultats probants. Mais le plus important est de concrétiser sur cette Coupe du monde, explique le sélectionneur C’est le moment ou jamais pour ça. Les filles sont remontées et j’espère qu’elles vont assumer cette pression. On espère vraiment réaliser un bon tournoi. » Histoire, aussi, d’aller dans le sens des objectifs du patron. « C’est une épreuve importante qui va mesurer les progrès depuis le dernier Mondial, insiste Noël Le Graët, président de la FFF. L’équipe de France a des résultats très cohérents et très positifs sur les quatre dernières années. On est l’une des meilleures nations du monde. »

Et Wendie Renard, défenseuse et capitaine, de conclure : « Vu notre très belle année, avec des victoires contre les grosses nations, il y a beaucoup plus d’attente. Mais ce n’est pas de la pression. C’est juste une confirmation à aller chercher. Il ne faut pas se mettre de pression inutile mais rester dans notre bulle. Il faut se dire qu’on est capable de jouer et que quand on joue, on fait très mal. » Pour conquérir leur Graal, les Bleues devront déjà éviter un premier écueil : se voir trop loin trop tôt. « Il y a plus d’attente, surtout de la part des médias et des supporters qui nous voient déjà aller au bout, estime la milieu Camille Abily. Mais on sait que ça va être très difficile. On va prendre les matches les uns après les autres. C’est une phrase que tout le monde dit mais il faudra vraiment le faire car si on se projette trop loin, on peut se louper dès le début. » « L’aspect mental sera primordial », confirme Bergeroo. « On ne gagne pas une compétition avec des talents mais avec une équipe, explique la défenseuse Laura Georges. Il faut du bien-vivre et savoir être solidaires dans les moments où on en a vraiment besoin. » Jusqu’où les Bleues sauront-elles appliquer la bonne recette ?

A.H. avec J.S. au Canada