Coupe du monde: Quintero, de flop du Stade Rennais à buteur en Russie

Les supporters du Stade Rennais présents ce mardi devant leur télévision pour regarder Colombie-Japon ont probablement esquissé un petit sourire amusé à la 39e. Car à ce moment-là, "los Cafeteros" ont égalisé grâce à un joueur que n'ont pu oublier les fidèles du SRFC. Un certain Juan Quintero, passé chez les Rouge et Noir entre août 2015 et avril 2016. Un joueur arrivé en Bretagne avec une réputation plutôt flatteuse, censé enflammer les pelouses de Ligue 1 par ses dribbles et son toucher de balle, mais qui sera finalement reparti dans un relatif anonymat après que Rennes ait décidé de le renvoyer à Porto, qui l’avait prêté, plus tôt que prévu.
En 12 matchs de Ligue 1, il n’aura inscrit qu’un but et délivré seulement deux passes décisives. Un bilan bien trop maigre pour un joueur qui avait fait naître quelques fantasmes après son Mondial brésilien réussi en 2014, où il avait marqué au premier tour face à la Côte d’Ivoire. Dans la foulée, il avait enchaîné avec une vingtaine de matchs disputés toutes compétitions confondues avec Porto, où il était arrivé en 2013 en provenance de Pescara, et devait donc passer un cap au Stade Rennais. Au lieu de ça, ce milieu offensif au petit gabarit (1m68 pour 64kg) a fait un bide.
"Il a inventé le poids de méforme"
Il n'est jamais parvenu à se faire une place dans la durée dans le onze de Philippe Montanier, ni dans celui de son successeur Rolland Courbis. Quand il a eu sa chance, Quintero a pourtant parfois régalé par sa conduite de balle déroutante et ses frappes enroulées. Mais il a payé un manque de régularité dans ses prestations. Et une condition physique sans doute insuffisante pour s’imposer en Ligue 1. "Il a inventé le poids de méforme. Il était toujours avec la tête ailleurs. Il était là sans être là, malgré son talent", disait à son sujet Courbis, en mars dernier, dans l’émission Le Vestiaire sur SFR Sport 1.
Pour relancer une carrière au point mort, Quintero a fait le choix de retourner en Colombie, où l’Independiente Medellin lui a permis de se relancer en claquant une dizaine de buts lors de l’exercice 2016-2017, avant de retrouver Porto, qui l’a une nouvelle fois prêté en début d’année 2018. Cette fois-ci, c’est River Plate qui l’a accueilli. Aligné le plus souvent comme milieu offensif droit dans le système de Marcelo Gallardo, Quintero a confirmé son retour à son meilleur niveau. Au point de se faire une place dans les 23 de Jose Pekerman pour le Mondial en Russie et de débuter contre le Japon comme titulaire à la place d’un James Rodriguez, fragilisé par une gêne au mollet et finalement entré à sa place à l’heure de jeu.
Entre-temps, Quintero n’a pas toujours tout réussi et a eu peu d'influence dans le jeu de son équipe réduite à dix après seulement trois minutes de jeu avec l'exclusion de Carlos Sanchez. Mais il a eu le mérite d’égaliser avant la pause sur un coup-franc direct, avant d’assister impuissant au deuxième but des Japonais, synonyme de victoire, à la 73e. La Colombie aura besoin d’un grand Quintero, devenu le premier joueur de la Colombie à marquer lors de deux Mondiaux différents (2014 et 2018), pour se reprendre dès son prochain match, face à la Pologne, le 24 juin, et ne pas compromettre définitivement ses chances d'atteindre le prochain tour.