France-Belgique: Les Diables Rouges parlent... en anglais

Les Diables Rouges belges sont devenus les "Belgian Red Devils". Sur les réseaux sociaux de la sélection, ces trois mots en anglais ont pris le pas sur toute francisation. Comme un moyen de s'affranchir de tout communautarisme, dans un pays qui comporte trois langues officielles (français, néerlandais, allemand).
"Come on Belgium!"
Comme l'explique la RTBF, tout le monde s'est mis à la page pour parler d'une seule et même voix. Et en anglais, donc. Chez les supporters, de nombreux chants sont désormais entonnés dans la langue de Shakespeare. Parmi les plus connus? "We love you Belgium, we do" ou "Come on Belgium!" font partie des classiques.
Le compte Twitter de la sélection belge est dans la même veine: pour s'éviter des traductions nombreuses, c'est l'anglais qui fait la transition avec les supporters. Un aspect "pratico-pratique" mais aussi et surtout un moyen de communiquer et fédérer à l'international. Instagram ou Facebook n'échappent pas non plus à cette tendance. Les conférences de presse d'avant-match non plus. Si des questions dans d'autres langues sont autorisées, elles sont traduites en permanence.
Plus de la moitié des 23 joueurs présents en Russie pour la Coupe du monde - soit 12 d'entre eux (dont 11 en Premier League) - évoluent au Royaume-Uni. Connus et reconnus dans l'un des championnats européens les plus réputés, ils sont souvent mis à l'honneur par les fans anglais à travers des chansons souvent très drôles. Le "I want curly hair too" ("Je veux aussi des cheveux bouclés") entonné par les supporters de Manchester United envers Marouane Fellaini est un bon exemple.
On parle surtout français dans les vestiaires
Mais si l'anglais est de mise dans la communication des Diables Rouges, c'est essentiellement le français qui domine dans les vestiaires. Lorsqu'ils sont entre eux, il arrive aux joueurs d'échanger dans leur langue maternelle. Mais Roberto Martinez, le coach, ne parle ni français ni flamand, mais il a passé une vingtaine d'années dans le football britannique et passe donc ses consignes... en anglais.
La problématique de la langue dans un pays comme la Belgique ne date cependant pas d'aujourd'hui. En 1994, l'Humanité évoquait déjà comment Wallons et Flamands échangeaient entre eux sur le terrain, à savoir en néerlandais et en français. Ce soir à Saint-Petersbourg, que ce soit en anglais ou dans la langue de Molière, les 22 acteurs - qui se connaissent déjà parfaitement - n'auront aucun mal à se comprendre.
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