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Futre : « L'Espagne, c’est ‘le’ match de Cristiano Ronaldo »

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L'ancienne star portugaise du FC Porto et de l’OM, héros de la fameuse épopée de la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 87 aux côtés de Rabah Madjer, fait confiance à CR7 pour passer l’obstacle espagnol. Et voir plus loin…

Paulo Futre, Cristiano Ronaldo dispute un Mondial en dents de scie. Quel regard portez-vous sur ses performances du premier tour ?
Je pense qu'il est de mieux en mieux. Il monte en puissance. Contre la Côte d'Ivoire (0-0), il a beaucoup lutté sans succès. Contre les Coréens (7-0), ça allait mieux mais toute l'équipe était au diapason. Il a inscrit un but et donné une passe décisive, ça lui a donné de la confiance et enlevé de la pression. Mais c'est vrai que Liedson lui laisse le ballon pour marquer. Il pouvait aussi le faire. Pour Cristiano, je pense que le Mondial débute avec ce huitième de finale.

L'Espagne est un rendez-vous forcément particulier pour lui, la star du Real Madrid…
Oui c'est sûr ! C'est son match. Les grands joueurs sont toujours là dans les grands rendez-vous. Depuis qu'il a marqué, il a moins de pression. Mais ce sera spécial pour lui de jouer contre l'Espagne. Il connaît presque tous les joueurs. Ça m'est arrivé à moi aussi, j'avais joué deux fois face aux Espagnols en amical pour deux matchs nuls. Je jouais à l'Atletico, c'était vraiment un sentiment étrange. Et encore il n'y avait pas d'enjeu... Si on bat l’Espagne, ce sera le Paraguay ou le Japon en quart. Il y a vraiment un coup à jouer.

Quel est le meilleur poste de Cristiano Ronaldo ?
Sans hésiter, sur un côté. Parfois il a besoin de Liedson ou d'Almeida. Il est plus à l'aise sur les ailes que tout seul en pointe. C'est là qu'il est le plus dangereux.

Del Bosque peut-il concocter un plan anti Ronaldo ?
Non, je ne pense pas. Le Portugal, c'est aussi un collectif...

« La grève des Bleus ? Jamais vu ça »

Le sélectionneur portugais Carlos Quieroz est très critiqué. Manque-t-il de caractère ?
Il est très différent de Scolari. Carlos est plus philosophe, plus tranquille, plus posé. Luiz Felipe avait plus d'énergie, de nerfs, à l'image de sa carrière de footballeur. A l'époque, Queiroz avait failli être viré de son poste. Les supporters n'en voulaient plus. C'est un peu comme votre Raymond Domenech (sic)...

Justement, quel est votre avis sur la débâcle des Bleus ?
Pour le futur de votre équipe, c'est terrible. Je ne suis pas dans la tête de vos joueurs mais je peux vous dire que ce qui s'est passé avec Anelka arrive tout le temps. Mais ça sort rarement. Quant à la grève, c'est la première fois que je voyais ça ! On avait connu ça au retour du Mexique en 1986 (NDLR, élimination du Portugal dès le premier tour face notamment à la Pologne et au Maroc). L’accueil avait été très compliqué à Lisbonne. Le Président de la République avait dû, là aussi, prendre les choses en main…

C.Co. à Johannesburg