Sécurité renforcée, 10.000 manifestants, stade à moitié vide... rencontre sous haute surveillance entre l'Italie et Israël

Les autorités italiennes portent une "attention maximale" à la rencontre entre l'Italie et Israël ce mardi à Udine (20h45). Alors que la Squadra Azzura doit impérativement garder à distance ses adversaires du soir dans la course aux barrages pour la Coupe du monde 2026, l'extra-sportif occupe une place politique, médiatique et sécuritaire prépondérante.
En plein "Sommet pour la paix" en Égypte au lendemain de la libération des derniers otages israéliens du Hamas et cinq jours après le début du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, quelque 10.000 manifestants sont attendus à partir de 17h30 dans les rues d'Udine, choisie pour son éloignement des grands centres urbains italiens où des centaines de milliers de personnes ont défilé début octobre en scandant "Stop au génocide", et dont le maire a espéré jusqu'à la semaine dernière que le match soit délocalisé. Une manifestation pour demander l'annulation de la rencontre prise très au sérieux par les autorités qui vont déployer 1.000 policiers, appuyés d'hélicoptères et de drones.
"Tous les matches sont à risques, mais risques ne signifient pas alarmisme, mais plutôt attention maximale", a reconnu le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi. Alors que le gouverneur du Frioul, Massimiliano Fedriga a déploré: "Certains veulent manifester ou attiser les tensions de toute façon. Le sport devrait être un outil de dialogue, mais au lieu de cela, les gens recherchent toujours le conflit. Je suis déçu que l'on continue d'exploiter une manifestation, même lorsqu'un processus de paix est en cours. Il y a clairement une arrière-pensée."
8.000 billets vendus
Cette rencontre se disputera dans une ambiance particulière loin d'un match habituel des Azzurri puisqu'"un peu plus de 8.000 billets sur les 16.000 mis en vente" ont trouvé preneur, a précisé la Fédération italienne de football qui attend une centaine de supporters israéliens.
D'après la Gazetta dello Sport, les manifestants et les supporters seront séparés d'au moins trois kilomètres dans une ville quasi déserte, les commerces ayant majoritairement décidé de baisser leur rideau de fer. Et un important dispositif de contrôles sera mis en place en amont du stade. Toutefois, des manifestants pourraient avoir pris des billets et accéder au parvis, voire l'intérieur de l'enceinte.
Difficile pour le sélectionneur Gennaro Gattuso et ses joueurs de faire abstraction de ce contexte. Surtout que l'Italien a déjà pris position sur la présence de la sélection de l'État hébreu dans les qualifications pour le Mondial. En septembre, il s'était dit "désolé d’avoir Israël dans sa poule", mais que "c’était son devoir de jouer ce match", avant de nuancer ses propos quelques jours plus tard en précisant qu’il était "un homme de paix". Mardi dernier, Gennaro Gattuso a maintenu ses dires: "Nous savons que nous devons jouer ce match, sinon nous perdrions 3-0 (sur tapis vert, NDLR). Mais je vais le redire: c'est très triste de voir ce qui arrive à ces gens innocents, à ces enfants, cela brise le cœur de voir tout cela."
Objectif barrages
Sur le plan sportif, la Squadra Azzura devra répondre présent. Après avoir loupé les deux dernières phases finales de Coupe du monde, les Italiens doivent sécuriser la deuxième place du groupe I car ils comptent six points de retard sur le leader norvégien (18 pts) qui a certes disputé un match en plus mais qui dispose d'une différence de buts nettement favorable (+26, contre +7 à l'Italie).
Même si les quadruples champions du monde devaient réaliser un sans-faute, en remportant leurs trois derniers matches, dont la "finale" du groupe contre la Norvège le 16 novembre à San Siro, ils ne devraient pas décrocher la première place et la qualification directe pour la prochaine Coupe du monde.
En cas de victoire ce mardi, ils relègueraient Israël à six points avec un match en moins, s'assurant une place en barrages. "On joue gros ce mardi, car si on gagne, on peut mettre Israël hors de l'équation pour les barrages et bien préparer ces barrages", a estimé le sélectionneur et ancien milieu de terrain de l'AC Milan.