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Ukraine-France: nouvelle star au pays, Safonov... la chaude trêve du joueur du PSG, Illia Zabarnyi

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Devenu un élément essentiel de sa sélection à 23 ans, Illia Zabarnyi pourrait être la star de l’Ukraine ces prochaines années. Le joueur du PSG doit gérer cette notoriété, son changement de club et les questions sur son entente avec son coéquipier russe.

Depuis le début du rassemblement, il est l’un des -si ce n’est le plus- exposés par la sélection ukrainienne. Mis en avant sur les réseaux sociaux, présent en conférence de presse de veille de match, répondant aux questions du media Football 360 en direct... Illia Zabarnyi, le défenseur du PSG, occupe une place centrale. "Zabarnyi est devenu un de ceux qu’on connaît depuis les U21, il est très fort et fiable!", se réjouit Inna Volochai, journaliste qui suit la sélection.

Du haut de ses 23 ans, le joueur compte déjà 49 capes. Sa belle saison à Bournemouth et sa signature au PSG l’ont fait passer dans une autre dimension. "Il est sûrement le meilleur joueur ukrainien actuellement. Il est expérimenté malgré son jeune âge, complet, il a du leadership et il est très physique", nous expliquait à son arrivée Andrew Todos, journaliste anglo-ukrainien suiveur de la Premier League. "Il était selon moi le joueur le plus sous-coté de la défense de Bournemouth."

Un footballeur populaire, amené à prendre une place encore plus grande alors que l’Ukraine se cherche des stars. D’ailleurs, son nom n’est pas encore celui que l’on voit floqué sur le dos des jeunes ukrainiens qui attendent le choc face aux Bleus. Les Zinchenko, Yaremchuk ou Mudryk le surpassent encore. "J’aime bien Zabarnyi, je ne l’ai pas beaucoup vu mais c’est un bon joueur. Je pense qu’il peut beaucoup s’améliorer", glisse Sasha, supportrice hésitante. Sa copine Ana, elle, préfère Mudryk.

Le cas Safonov

L’Ukrainien est aussi aimé au pays car il prend clairement et publiquement position sur la guerre lancée par la Russie. Sur ses réseaux sociaux ou en interview, Zabarnyi est clair: "Je sais ce que c’est que d’entendre une alarme et de devoir courir se mettre à l’abri. Je sais à quel point c’est effrayant pour tout le monde", disait-il au Times en mars 2024. "Alors je me demande: 'Que puis-je faire de mieux pour mon pays?' J’ai pensé à retourner me battre. Je pourrais prendre une arme et apprendre. Je pourrais dire: 'Stop, je ne veux plus jouer au foot', mais non, je dois jouer. Les Ukrainiens ont besoin que je parle au monde." Alors forcément, s’il pouvait y avoir hic, il viendrait de sa cohabitation avec le gardien russe du PSG, Matvey Safonov.

"C’est un sujet en Ukraine, en Russie aussi, ils essaient de montrer qu’ils s’entendent bien, ce qui ne peut pas être vrai vu ce qu’il dit dans les médias ukrainiens", grince Inna Volochai. "Donc il essaie d’être distant, c’est un sujet difficile et pas plaisant pour nous." L’intéressé l’a évoqué publiquement pendant cette trêve au media Football 360. "Dans mon pays, une guerre à grande échelle fait rage depuis quatre ans. Les Russes sont des agresseurs qui tentent en vain de détruire la liberté et l’indépendance de l’Ukraine. La guerre continue, et je n’entretiens aucune relation avec les Russes. Quant à mon coéquipier, je dois interagir avec lui à un niveau professionnel à l'entraînement, et je remplirai mes obligations envers le club. Pendant que la guerre continue, je soutiens pleinement l'isolement complet du football russe dans le monde."

Le PSG n’a jamais rien dit sur le sujet mais a pris soin, pour le moment, de ne pas afficher les deux joueurs ensemble. En conférence de presse de veille de match, encore questionné à ce sujet, Zabarnyi n’a pas répondu: "Je pense seulement au match contre la France. Je n'en dirai pas plus, vous n'avez qu'à relire mon interview." Car un pas vers le Russe et son image serait brouillée. Peu de chance que le rugueux défenseur dérape. Le sujet est glissant, mais lui reste droit dans ses bottes.

Valentin Jamin à Wroclaw (Pologne)