Riolo : "Mise au point afterienne"

Il n’y a pas que ceux qui savaient, qui avaient tout prévu au point de miser de jolies sommes leur permettant, à tous, de rajouter une étoile à leur hôtel de vacances. Non, il n’y a pas qu’eux qui ont le droit d’en profiter. Les éditorialistes, les critiques "pisse-froid" qui ont chopé la "chaude-pisse" dimanche soir, eux aussi veulent croquer la vie et la coupe !
Loin de moi l’envie de chouiner, ouh la non, pas le genre de la maison. Et je n’ai pas dans l’idée d’être le porte-parole d’une confrérie. Non, juste de moi, c’est bien assez !
Pas de justifications, ni de "chouineries", tout le contraire même. L’envie est plutôt d’assumer mes opinions, jusqu’au bout. Mais les vraies, pas les fausses, celles qui ressortent en morceaux des réseaux sociaux. Celles qui sont le fruit du massacre de la pensée, du raisonnement en "sujet verbe complément". Celles de la consommation du "buzz putaclic" qui finira par détruire toute réflexion un jour !
Une envie aussi, après une telle fête, de répondre à ceux qui ont fait l’After, qui ont contribué à en faire un phénomène médiatique en dix ans ! A ceux qui aiment et à ceux qui contestent, aussi !
Romantique et nostalgique et alors ? Oui, c’est moi et donc c’est grave ? Le réalisme et la victoire froide m’ennuient. On peut avoir une vision du sport, de la victoire différente, non ? Est-ce intellectuellement concevable ? Ça l’est dans beaucoup de pays. On y viendra un jour. J’espère. Ces idées me poussent dans la catégorie anti-Deschamps. Et donc, c’est un crime de lèse majesté ? Je préférerais toujours cette sincérité là. Je suis mieux là qu’avec ceux qui aiment sans idée, juste par "connivence" ou par opportunisme de dernière minute. Et ma sincérité m’a-t-elle un jour empêché de reconnaître en lui un manager hors du commun ? Qui peut contester ça ? "Puits de science", c’est un beau surnom. Il est de moi, il date de l’époque OM ! Mais il y a des puits dont on ne veut pas boire l’eau. Merci de comprendre ou pas. J’ai expliqué très tôt dans ce Mondial que l’émotion viendrait du suspense, de la victoire, du résultat et pas du jeu, et que si ça marche, on dira "merci Deschamps" ! Je n’ai jamais cru à la victoire des Bleus, mais je ne l’ai pas exclue. Nuance !
Après la victoire contre le Pérou, je l’ai envisagée. Et oui !
Et sur le jeu, je pensais que la France n’irait pas au bout avec Kanté meilleur joueur. Comme un symbole, l’extraordinaire travailleur du milieu est sorti tôt en finale. Les Bleus ont fini avec Griezmann, Mbappé et Pogba en tête d’affiche ! Normal !
En résumé, en joueur au même poste, Deschamps a tout gagné, mais je lui préfère pour toujours Redondo qui a bien moins gagné. Et il faudra s’accrocher pour me démontrer que le Français est meilleur que l’autre ! Là, si on ne comprend pas, alors franchement je m’en contrefous !
Croire ou ne pas croire au succès d’une équipe. Le "betting" ravage toute pensée et réflexion. Bientôt, ça arrivera en politique. Croire ou ne pas croire sera la seule question. Malraux disait : "Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas". On y est, même pour le foot.
On doit croire à telle ou telle équipe, à tel joueur. Dire qu’on attend de voir Pogba au plus haut niveau est coupable. S’il ne l’était pas, mais l’est devenu, il fallait attendre et y croire. C’est de l’ordre du religieux. Et ça se termine en "chut", doigt sur la bouche. Prie, attend le moment et tais-toi !
On doit sombrer dans le fanatisme. Aveugle. Les grands mouvements populaires sont radicaux.
Mais les croyants ne sont pas les seuls à avoir le droit de faire la fête.
Avec ce succès énorme, la France du foot va entrer en pèlerinage. Et aux bigots, je rappelle que : "Blâmer et faire l’éloge sont des opérations sentimentales qui n’ont rien à voir avec la critique"… Jorge Luis Borges était un écrivain argentin qui adorait le foot. Il intellectualisait ce sport. Avec humilité, j’aimerais lui rendre hommage. Et c’est vrai que j’aime ce pays ou le "Menottisme" et le "Bilardisme" continuent de s’opposer !
Voilà, quand on aura bien fêté tout ça avec nos proches, nos familles (oui oui moi aussi, je ne vis pas seul dans une grotte), on parlera de ce Mondial, du foot des nations qui ne ressemblent pas au foot des clubs. Dans sa dimension business, le club ne doit-il pas un spectacle, dont l’équipe nationale s’affranchit ? L’évolution du jeu, l’influence qu’aura cette Coupe du monde, sera-t-elle forte ? On se dira plein de choses… Rendez-vous à la rentrée chers Afteriens !