Uruguay-France: quand Paris s'enflammait pour Cristian Rodriguez

Aujourd'hui, quand on pense PSG et Uruguay, le nom d'Edinson Cavani surgit quasi aussitôt. L'attaquant, meilleur buteur de l'histoire du club, risque d'être absent vendredi pour le quart de finale de la Coupe du monde entre sa sélection et l'équipe de France. Mais avant le Matador et avant la déception Diego Lugano (2011-2013), Paris avait déjà exploré la filière uruguayenne. C'était durant l'été 2005: le directeur sportif de l'époque, Jean-Michel Moutier, recruta Carlos Bueno (25 ans, qui initiera plus tard le jeune Antoine Griezmann aux subtilités uruguayennes à la Real Sociedad) et l'espoir Cristian Rodriguez (19 ans).
On le surnomme Cebolla
Ce dernier réveillera peut-être quelques souvenirs vendredi s'il joue face aux Bleus. A 32 ans, le milieu offensif aux 109 sélections est toujours présent au sein de la Celeste. A Paris, il n'a pas laissé une trace aussi importante, mais il a quand même marqué les mémoires à sa façon.
Quand il débarque dans la capitale, Rodriguez porte déjà un surnom flatteur: Cebolla, c'est-à-dire l'Oignon en espagnol. Pourquoi? Parce qu'il a la réputation de faire pleurer les défenses.
PSG-Troyes, la révélation
Le public parisien doit patienter avant de découvrir le jeune Sud-Américain et son compatriote Bueno. Leur ancien club, le CA Penarol, dénonce leur transfert et la Fifa interdit aux deux joueurs de jouer avant décembre 2005. Le 15 janvier 2006, contre Troyes en Ligue 1, Guy Lacombe, fraîchement nommé entraîneur du PSG à la place de Laurent Fournier, lui offre sa première titularisation au Parc des Princes.
Ce jour-là, Cristian Rodriguez crève l'écran. Dans son style toute en puissance, l'Uruguayen dynamite la défense troyenne et s'attire les faveurs des supporters. Juste avant la pause, à 0-0, Rodriguez réalise une percée en solitaire depuis le milieu de terrain jusque dans la surface où il se fait faucher. Le Parc rugit pour son n°21 qui obtient un penalty transformé par Pedro Miguel Pauleta. A l'arrivée, Paris s'impose 2-1 et Rodriguez est adopté par les fans. Ces derniers ont leur nouveau chouchou.
Trop peu sérieux et trop fougueux
Les fulgurances de Cebolla séduisent les supporters parisiens, qui s'enflamment et pensent tenir "le Messi de la Ligue 1". Mais ces espoirs ne seront jamais confirmés dans la capitale. "Il était très jeune, manquait énormément d'expérience et découvrait totalement le football européen. Il avait cette grinta caractéristique des Uruguayens. Il était fougueux, impétueux et très généreux, mais il y avait un vrai décalage avec le reste de l'équipe", se souvient Guy Lacombe dans les colonnes du Parisien.
Saad Ichalalène, l'ancien capitaine de la réserve du PSG, avait aussi parlé dans le Vestiaire sur RMC Sport du manque de sérieux de Cristian Rodriguez qui, à l'époque, arrivait régulièrement en retard à l'entraînement car il passait son temps... sur des sites de rencontres! Malgré quelques prestations intéressantes, l'Uruguayen ne percera pas davantage la saison suivante sous Guy Lacombe puis Paul Le Guen.
Une bien meilleure carrière au Portugal et en Espagne
N'entrant plus dans les plans de jeu de Le Guen, l'international uruguayen s'en ira durant l'été 2007, juste après avoir mené la Celeste jusqu'à la 4e place de la Copa America. Son aventure parisienne s'achève sur des statistiques assez pauvres en fin de compte: trois buts et six passes décisives en deux ans, toutes compétitions confondues.
Après Paris, Cristian Rodriguez a connu de meilleurs jours. A Benfica, puis à Porto et à l'Atlético de Madrid, l'Uruguayen a évolué et rempli son armoire à trophées, avec notamment trois titres de champion du Portugal, une Ligue Europa avec Porto, une Liga et une finale de Ligue des champions avec l'Atlético. Il n'est pas aussi réputé qu'Edinson Cavani ou Luis Suarez, mais Cristian Rodriguez sera à coup sûr un danger dont la défense française devra se méfier vendredi.