Des bandeaux de pirates à l'entraînement: pourquoi les joueurs de l'Italie U21 se cachent un oeil

Les joueurs de l’équipe d’Italie Espoirs portaient chacun un bandeau couvrant un de leurs yeux à l’entraînement. Une méthode appliquée par le nouveau sélectionneur, Silvio Baldini.

Des allures de pirates. Les joueurs de l’équipe U21 d’Italie portaient chacun un bandeau leur masquant un œil, lundi lors de la séance d’entraînement. Si la scène peut surprendre, elle n’a pas étonné les médias italiens qui y ont tout de suite vu la patte du nouveau sélectionneur, Silvio Baldini. Ce dernier a été nommé en juillet et applique depuis les méthodes qui lui ont réussi de Catane, Palerme ou Pescara.

Une manière de limiter la fatigue

L’un d’elles est donc de masquer partiellement la vue de ses troupes dans un exercice en trois phases: la première en cachant l’œil dominant, celui relié à la main ou à la jambe la plus sollicitée, le deuxième en couvrant l'autre œil et la dernière sans cache-œil. La pratique, également utilisée en boxe, aurait pour vertu de limiter la fatigue et les alertes physiques pendant les rencontres.

Selon certaines études, la vision des joueurs s’amélioreraient s’ils pratiquaient cette méthode pendant six mois. Baldini le fait épisodiquement en faisant travailler ses joueurs avec ce handicap qui les pousse à se dépasser davantage mais aussi à une plus grande concentration, ce qui est censé améliorer leur vitesse et leur réflexe. "Je veux encourager les garçons à regarder le terrain non seulement avec les yeux, mais aussi avec leur esprit et leur corps", a-t-il expliqué en septembre lors du dernier rassemblement de son équipe.

Ce n’est pas la seule nouveauté apportée par Baldini auprès des Espoirs. Selon la Gazzetta dello Sport, le sélectionneur a par exemple banni les chambres individuelles pour regrouper les joueurs du même poste en duo et même les gardiens dans un chambre à trois lits, afin d’échanger plus longuement et facilement sur les spécificités de leur positionnement sur le terrain. Il pousse aussi ses troupes à sortir de leur cocon en programmant des dîners hors du centre d’entraînement, dans des restaurants ouverts au public. Il envisage même de les inviter chez lui à Carres, pour les initier à la cueillette aux champignons.

L’utilisation des smartphones est, elle, interdite dans les vestiaires, les joueurs devant les ranger dans un panier, éteints, dans une pièce. En septembre, il a aussi emmené le groupe sur une plage de Tirrenia, où l’équipe était réunie, pour faire travailler la détente de ses joueurs entre le sable et l’eau, sous les regards curieux des nageurs.

NC