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Drame en Indonésie: Charbonnier raconte la violence et l'hostilité dans les stades indonésiens

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Consultant pour RMC, Lionel Charbonnier a connu au début des années 2010 la violence endémique qui traverse le football et la société indonésienne. Il en témoigne, quelques heures après la tragédie qui a fait au moins 125 morts et 323 blessés dans un stade de Malang.

Entraîneur du club d’Aceh (2010-2011) puis manager général des sélections d’Indonésie (2012-2013), Lionel Charbonnier connaît bien ce pays d'Asie du sud-est et l’atmosphère de ses stades, où la ferveur confine parfois à la haine. L’ancien gardien de l’équipe de France a connu la violence et l’hostilité du public. Il n’a donc pas été surpris de lire les nouvelles ce dimanche matin, faisant état d’une terrible tragédie ayant coûté la vie à au moins 125 personnes dans un stade de Malang, à l’est de l’île de Java. La soirée a échappé à tout contrôle lorsque des supporters d’Arema ont envahi le terrain du stade Kanjuruhan, après la défaite samedi de leur équipe 3-2 contre celle de la ville voisine, Persebaya Surabaya.

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Charbonnier: "C'est très, très dangereux"

"Ce sont des stades de 40.000 places minimum, et jusqu’à 120.000 dans le grand stade à Djakarta. C’est plein à craquer, témoigne Lionel Charbonnier pour RMC Sport. Quand l’équipe nationale joue, le stade est plein. Il peut y avoir des mouvements de foule, de panique. S’il s’agit en plus d’un derby, avec un envahissement de terrain, et que la police intervient, s’y mêle, ça peut être désastreux comme ça l’a été là." Les organisateurs ne s’attendaient pas à affronter un tel désordre, mais Lionel Charbonnier se souvient, lui, de ces rencontres "très sulfureuses" susceptibles de basculer à tout moment dans le chaos le plus total. Comme cette fois où son équipe a essuyé les jets de pierre de ses propres supporters.

"On sait que les rencontres sont très sulfureuses. Les derbies sont incroyables. C’est indescriptible, la tension que l’on peut ressentir lorsqu’on se rend en car, l’hostilité qu’il peut y avoir. J’ai connu beaucoup de stades hostiles, en Turquie, en Grèce, où c’était vraiment compliqué, j’ai aussi connu le derby écossais, mais là ça n’a rien à voir. C’est vraiment très sulfureux. C’est très politique. Il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte. Le football est un moyen d’expression pour les politiques. A travers des équipes, ce sont des idées politiques qui sont véhiculées. Et je peux vous dire que c’est très, très dangereux."

QM avec MM