Affaire de la sextape: ce qu’a dit Valbuena à la juge

Alors que Mathieu Valbuena semblait dimanche dans Téléfoot faire un pas vers une possible réconciliation avec Karim Benzema, Le Monde publie ce lundi les propos du milieu de terrain français devant la juge. Auditionné le 20 novembre dernier dans le cadre de l’affaire de la sextape dont il a été victime et dans laquelle Benzema est mis en examen, le joueur explique avoir eu peur mais ne pas ressentir d’animosité.

La conversation du 6 octobre à Clairefontaine

« Il m’a tout de suite dit : “Mat, il y a une vidéo, c’est chaud.” Il m’a dit qu’il m’aimait bien et qu’il se voyait mal passer à côté de moi et ne pas me le dire (…). Il m’a dit : “Sur ma fille, j’ai vu la vidéo.” Je lui ai demandé ce qu’on voyait. Il m’a donné un peu les détails de la vidéo. Il m’a dit pouvoir me présenter quelqu’un qui pouvait gérer ça, quelqu’un de confiance. J’ai dit que je voulais bien payer pour ma liberté mais qu’il pouvait y avoir des copies. Il m’a dit : “Mat, sur ma fille, y aura pas de copie.” J’ai senti qu’il voulait que je rencontre cette personne-là avec insistance. Je lui ai demandé qui avait cette vidéo. J’ai demandé s’ils étaient à Marseille. Il a dit qu’il ne savait pas, mais il m’a dit : “Attention Mat, c’est des gros gros voyous.” Dans ma tête, je me suis dit que cette personne qui pouvait résoudre mon problème, c’était pas gratuitement. »

Entre surprise et méfiance

« Au début, je me dis qu’il est là pour m’informer. Mais après, me faire présenter une personne que je ne connais pas, m’inciter un peu à la rencontrer, j’ai trouvé ça surprenant (…). Il ne m’a pas dit de payer, mais la façon dont il m’a dit les choses me fait penser que oui (…). Le but c’était de rencontrer M. Zenati pour une contrepartie. Je sais qu’on ne fait pas les choses gratuitement et que ça n’était pas pour des places de foot. […] Il y avait un peu d’insistance. Mais il n’a pas eu de ton agressif parce que je pense qu’il me respecte devant moi. »

Le rôle de Cissé

« Djibril ne m’a jamais demandé de rencontrer quelqu’un. Djibril m’a juste prévenu. Il ne m’a pas dit d’aller voir telle ou telle personne qui pourrait tout gérer comme un magicien. »

Benzema, un « menteur qui fait peur »

« Il me certifie l’avoir vue (…). Il m’a juré sur sa fille, il a dit que c’était chaud (…). Il m’a fait peur. Il m’a menti pour que je rencontre cette personne-là, pour rendre service à son ami tout simplement (…). Après, je pense que Karim est assez intelligent, il sait très bien que si je rencontre son ami, c’est pas pour rien. » (à propos des conversation téléphonique entre Benzema et son ami, Karim Zenati) « Avec Karim, on a des relations en sélection. En dehors, je ne sais pas quel garçon il est. Mais quand on entend les écoutes, c’est pas quelqu’un qui me respecte beaucoup. En tout cas, il y avait un vrai décalage entre la conversation qu’on a eue nous et la retranscription téléphonique avec son ami. »

Pas d’animosité à l’égard de Benzema

« Je n’ai jamais eu d’animosité envers lui. Je le respecte, il me respecte. On n’est pas proches. »

Le coup de fil d’un Benzema inquiet et sous pression

« Il m’a dit : “J’espère que tu ne m’as pas mis dans la merde.” J’ai dit que je n’avais jamais évoqué son nom dans la procédure. Je l’ai rassuré par rapport à ça (…). Il avait cette peur. Ça donnait un coup à son image. Je lui ai dit que les écoutes avaient fait que son nom sortait. […] Il m’a dit qu’il fallait que je fasse un démenti, il m’a dit : “Ça pue, j’ai une fille, j’ai déjà eu des trucs comme ça”. Je lui ai dit que je le ferais s’il y avait lieu de le faire mais à ce moment-là de l’enquête, on n’avait pas encore tout appris. »