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Avec le minimum syndical

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Comme Anelka il y a deux ans, Franck Ribéry a assuré la victoire tricolore en Lituanie dans les vingt dernières minutes. Les Bleus restent 3es de leur groupe avec sept points.

Raymond Domenech a été fidèle à son 4-3-3, mais la surprise du chef samedi soir du côté du Stade Darius et Girenas de Kaunas est venue du côté droit, avec la titularisation de Peguy Luyindula. Le choix du parisien a pris les observateurs à contre-pied : Luyindula avait rejoint le groupe France dans la nuit de mercredi après le forfait sur blessure de Jimmy Briand. En titularisant Luyindula, Domenech bousculait la hiérarchie de ses attaquants, faisant glisser Ribéry sur le côté gauche et Henry en pointe. Exit donc Benzema, décidemment bien à la peine en cette fin de saison. La présence de Luyindula était d’autant plus inatttendue qu’à 29 ans, l'ancien Lyonnais ne comptait que quatre sélections chez les Bleus, la dernière remontant… au 13 octobre 2004 (Chypre-France 0-2, en qualification du Mondial-2006).

Troisième du groupe 7 avec 4 points, la France ne pouvait pas se permettre un nouveau faux-pas après celui enregistré en Autriche en septembre (3-1). Déjà décrochée par rapport à la Serbie et à la Lituanie, à égalité de points (9), la bande à Domenech gardait un œil sur l’autre rencontre du groupe Roumanie-Serbie, entamée une heure plus tôt.

A Kaunas, le pari Luyindula s’avérait vite payant, le Parisien étant dans tous les bons coups durant le premier quart d’heure : un tir puissant écarté par Karcemarskas (7e) et un excellent ballon pour Gourcuff (15e), qui voyait sa frappe repoussée en deux temps. A cet instant du match, les statistiques confirmaient que l’animation offensive penchait en faveur de Luyindula (40% venant du côté droit, contre 32% du gauche, et 28% dans l’axe). Mais passé le premier quart d’heure, les Bleus, bien que toujours aux commandes, butaient sur l’organisation défensive des Lituaniens. Replié, l’adversaire des Tricolores se montrait plus agressif dans les duels, attendant patiemment les occasions de contre. Le terrain de plus en calamiteux n’arrangeait pas le jeu de passes au sol des Bleus. La rentrée de Hoarau permettrait-elle de développer le jeu aérien ? Les joueurs de Domenech parvenaient à se ressaisir, passée la première demi-heure, Evra et Ribéry multipliant les bons ballons devant les cages de Karcemarskas, mais à chaque fois il manquait la dernière passe. La pression bleue débouchait sur un corner juste avant la pause. Tiré par Gourcuff, le ballon était judicieusement remis de la tête par Henry, et trouvait Toulalan, qui frappait à bout portant, mais qui butait sur un Karcemarskas des grands soirs (43e). Les deux équipes gagnaient les vestiaires sur ce score nul et vierge. Quelques minutes plus tard, la Serbie terminait le travail à Constanta (3-2). Grâce à ce résultat, l’équipe de Radomir Antic prenait le large en tête du groupe 7 avec 12 points, soit… 7 longueurs de plus que la France à la mi-temps du match à Kaunas.

Les Bleus revenaient sur le terrain pelé du Stade Darius et Girenas plus que jamais le dos au mur. La victoire devenait impérative. La victoire passait notamment par plus d’application dans le dernier geste. La France de 2009 allait-elle imiter celle de 2007, quand Anelka libéra son équipe à la 74e ? On le cru quand Luyindula se trouva seul face à Karcemarskas, mais le Parisien poussa trop son ballon, avant de s’empaler sur le portier des Jaune et Vert (52e). Domenech effectuait son premier changement. Mais plutôt que de faire entrer un milieu offensif, le sélectionneur se cantonnait à du poste pour poste en lançant Benzema à la place de Luyindula sur le côté droit (64e)… Mais c’est du tandem le plus magique, quand il joue bien, la paire Gourcuff-Ribéry qu'est venue le tournant de la partie. Comme en Roumanie, le milieu girondin ajustait une passe bien dosée à son coéquipier du Bayern, qui trompait enfin Karcemarskas d’une magnifique frappe du gauche (66e, 0-1). Grâce à son 6e but en 35 sélections, Scarface permettait à la France de rééditer le scénario de 2007. Nasri, rentré à la place de Gourcuff, manquait la balle de match (81e), qui aurait pu soigner la différence de buts des Français, mais la marque n'allait plus bouger sur le tableau d'affichage. A noter que pour la première fois de ces éliminatoires, Mandanda, il est vrai peu sollicité, tout comme la charnière centrale Squillaci-Gallas, a gardé ses cages inviolées.

La France est rentrée de Lituanie avec trois points précieux, qui lui permet de rester dans le coup, mais elle fait néanmoins du surplace au classement. Avec sept points au compteur en quatre matches (et un match en moins), l’équipe de Raymond Domenech reste troisième, derrière la Lituanie (9 pts) et la Serbie (12 pts), cette dernière faisant clairement figure de favori. Les Bleus devront impérativement réaliser la passe de deux mercredi au Stade de France, l’autre match du jour opposant l’Autriche à la Roumanie.

Samedi:

Roumanie - Serbie 2 - 3

Lituanie - France 0 - 1

Classement: Pts J G N P bp bc dif

1. Serbie 12 5 4 0 1 12 5 7

2. Lituanie 9 5 3 0 2 6 4 2

3. France 7 4 2 1 1 6 6 0

4. Autriche 4 4 1 1 2 5 7 -2

5. Roumanie 4 4 1 1 2 5 8 -3

6. Iles Féroé 1 4 0 1 3 1 5 -4

Reste à jouer (en heure GMT):

01/04 (18h30): Autriche - Roumanie

01/04 (19h00): France - Lituanie

06/06: Serbie - Autriche

06/06: Lituanie - Roumanie

10/06: Iles Féroé - Serbie

12/08: Iles Féroé - France

05/09: France - Roumanie

05/09: Autriche - Iles Féroé

09/09: Roumanie - Autriche

09/09: Iles Féroé - Lituanie

09/09: Serbie - France

10/10: France - Iles Féroé

10/10: Autriche - Lituanie

10/10: Serbie - Roumanie

14/10: Roumanie - Iles Féroé

14/10: France - Autriche

14/10: Lituanie - Serbie

La rédaction - Louis Chenaille