Equipe de France: pourquoi Hamraoui est un cas de conscience pour Corinne Diacre

Son retour en février avait convaincu. Auteure de performances intéressantes sur le terrain, Kheira Hamraoui avait effectué un bon Tournoi de France pour la sélectionneure des Bleues. Mais le nom de la milieu de terrain n’est pas apparu ce jeudi lors du dévoilement de la liste pour les matchs qualificatifs au Mondial 2023 face au pays de Galles et à la Slovénie.
La raison: Corinne Diacre est en pleine réflexion et veut "se laisser le temps" en écho aux tensions entre Hamraoui et Diani/Katoto qui persistent depuis l’éclatement de l’affaire "Hamraoui" et l’agression de l’ex-joueuse du FC Barcelone en novembre dernier (ndlr: leur coéquipière, Aminata Diallo avait été placée en garde à vue avant d’être relâchées sans charge, Katoto avait été entendue par les enquêteurs tout comme l’agent de Diani et Katoto).
Le risque d’un conflit pendant l’Euro pèse dans la balance
Si les dix jours de stage lors du Tournoi de France se sont bien déroulés, sans aucune tension et avec un comportement très professionnel de la part des joueuses, la sélectionneure se demande si cette cohabitation peut durer dans le temps, environ un mois et demi, dans l’hypothèse où la France va au bout de l’Euro l’été prochain (7-31 juillet avec un début de préparation aux alentours de la mi-juin).
Car dans le contexte d’une grande compétition internationale, où les Bleues vont plutôt vivre en vase clos, les ressentis et les tensions pourraient peut-être éclater plus facilement. Et comme l’a affirmé la patronne des Bleues, "certaines relations sont difficiles entre certaines joueuses", en faisant allusion à Diani, Hamraoui et Katoto. Le dilemme est clair: soit privilégier le groupe soudé de ces derniers mois, ou sélectionner une joueuse au profil atypique dans l’entrejeu (Hamraoui) dont les liens sont rompus avec deux de ses joueuses cadres dans le secteur offensif.
Par ailleurs, si Diacre n’a pas sélectionné Hamraoui, c’est aussi qu’elle a pu se faire une idée précise de sa joueuse en février dernier. Aussi bien en ce qui concerne sa réintégration dans le groupe tricolore, mais aussi sur le plan de la performance sportive. Elle souhaitait aussi profiter de ce rassemblement d’avril pour revoir la jeune Ella Palis.
Les derniers épisodes ont alerté Diacre
Les dernières semaines n’ont pas plaidé pour une convocation d’Hamraoui. La célébration de but du duo Diani-Katoto en soutien à Aminata Diallo (qui collabore désormais avec le même agent que ses deux coéquipières) lors du dernier match du Tournoi de France n’a visiblement pas plu à Corinne Diacre qui compte en parler avec elles la semaine prochaine (une célébration répétée avec le Paris Saint-Germain). Des joueuses qui ne se parlent plus, qui s’évitent sur le terrain sous le maillot du PSG, et un courrier de l’avocat de Kheira Hamraoui relatant des moments de tension, selon lui, à la direction du club de la capitale ont relancé le sujet. Le Paris Saint-Germain y a d’ailleurs répondu en soutenant que le traitement envers Hamraoui et Diallo avait été égal depuis l’éclatement de l’affaire, et que tout était fait en interne pour régler les problèmes qui en découlaient.
Diacre devra trancher au plus tard le 26 juin, date limite pour donner sa liste de 23 pour l’Euro. Tout comme Marie-Antoinette Katoto, à qui Diacre a demandé lors de sa conférence de presse que son avenir soit tranché avant le début de la préparation de l’Euro. Très sollicités par la concurrence, l’attaquante et son entourage sont toujours dans l’attente de garanties importantes de la part du PSG sur le projet sportif pour les féminines, et sur la construction des saisons prochaines.