RMC Sport

France-Islande: comment les Irrésistibles Français vivent le "déménagement" des Bleus au Parc des Princes pour les trois prochains matchs

placeholder video
L’Islande ce mardi (20h45), l’Azerbaïdjan le 10 octobre puis l’Ukraine le 13 novembre: l’équipe de France s’installe au Parc des Princes pour ses trois matchs à domicile de qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Les Bleus délaissent le Stade de France, faute d’accord entre la Fédération et GL Events, le nouveau gestionnaire de l’enceinte. Pour Hervé Mougin, le président du groupe de supporters des Irrésistibles Français, ce changement entraîne quelques adaptations, même s’il n’imagine pas le futur des Bleus loin de Saint-Denis.

Hervé Mougin, que change pour vous l’organisation des matchs des Bleus au Parc des Princes, plutôt qu’au Stade de France ?

Cela change notre logistique et surtout l'organisation de notre tribune parce qu'on a nos habitudes au Stade de France pour stationner nos véhicules, pour emmener le matériel. On y a un perchoir pour nos kapos, on a une sonorisation. On a beaucoup plus nos repères au Stade de France que sur d'autres stades. Le Parc des Princes, c’est quand même un peu plus simple parce que ça reste la région parisienne. Même en termes de quotas de places, on en a un peu plus au Stade de France où ça peut arriver à quasi 2000 places, alors que là on était limité pour l'association à 1000 places. On a des adhérents qui viennent de partout, l’Ile-de-France ne représente pas la majorité de nos 2500 adhérents. Mais ça reste quand même beaucoup plus simple en termes de logistique de venir sur Paris. On a aussi des supporters du PSG qui ont plutôt leurs habitudes en virage Auteuil, plutôt qu’en tribune Boulogne où on sera pour ces trois matchs.

>>> Toutes les infos avant France-Islande

Votre présence en tribune Boulogne plutôt qu’en Auteuil, celle du Collectif Ultras Paris, est une demande de votre part ou c’est une décision de la Fédération française de football ?

Nous étions déjà en tribune Boulogne contre l’Italie lors du dernier match au Parc. Ce sont des problématiques entre le club et la FFF. Nous, on n'avait pas de problématiques particulières d'un côté ou un autre. Quand nous étions en Auteuil, je me rappelle qu'on avait fait en sorte que toutes les fresques des supporters du PSG ne soient pas dégradées par des supporters d'autres clubs. C'est la même chose quand on va jouer à Marseille ou Saint-Étienne.

Quel est le meilleur stade pour mettre l’ambiance ?

Le Parc des Princes est plus un terrain de football que le Stade de France donc on n'y perd pas forcément au change par rapport à l'ambiance qui pourrait être mise en place. Mais on est dans un autre contexte parce que ça reste un stade de club, alors que le Stade de France n'est pas marqué. Cela évite les problématiques de joueurs qui seraient d’un club adverse que celui du stade où jouent les Bleus. On a réussi petit à petit, ces dernières années, à faire en sorte que chaque joueur de l'équipe de France se sente à la maison au Stade de France, ce qui est parfois plus compliqué dans un autre stade. Notre sonorisation à Saint-Denis pour l’ensemble de la partie Nord nous permet d'emmener beaucoup plus de monde derrière nous et on peut être régulièrement 1500-2000 de l'association donc ça donne un peu plus de vigueur aux chants. Là pour France-Islande, on sera 1000 alors on peut quand même lancer des chants mais ça limite un peu. Après, c'est le match aussi qui fera que les gens auront envie de suivre. On ne maîtrise jamais non plus l'intégralité de la tribune…

Regrettez-vous cet enchaînement de 3 matchs cet automne des Bleus au Parc des Princes, plutôt qu’organiser des matchs en province ?

Oui, c'est extrêmement rare qu'on joue trois matchs de suite hors du Stade de France mais dans le même stade. Si on ne joue pas au Stade de France qui doit être normalement la base, j’aurais une préférence pour tourner parce que l'équipe de France, c'est l'équipe de toute la France et le fait d'aller jouer à Nice, à Bordeaux, à Lens, à Rennes, à Lyon permet d'amener les Bleus au plus près d'autres supporters qui n'ont pas forcément la possibilité de monter à Paris en pleine semaine ou de faire comme moi, et de poser ma journée parce que l'équipe de France passe avant tout. Pour des problématiques logistiques, c’est peut-être plus simple pour la FFF de s'organiser comme ça, ça a dû être discuté avec le sélectionneur. Chaque fédération fait à sa façon mais en Allemagne, la fédération a une liste de 14 stades en capacité d'organiser des matchs de niveau UEFA et elle tourne toujours dans le même ordre pour accueillir les matches de l’équipe nationale. C'est un choix, une autre organisation.  J'ai une préférence, évidemment, vers les matchs au Stade de France pour l'organisation et parce qu'on peut vraiment apporter une ambiance intéressante là-bas mais c’est arrivé il fut un temps où c'était surtout en province qu'on avait une ambiance correcte, c’est moins le cas maintenant. Il y a eu un revirement par rapport à ça ces dix dernières années.

Il y a une incertitude sur les prochains matches en 2026, la FFF n’ayant toujours pas trouvé d’accord avec le nouveau consortium en charge du Stade de France. Espérez-vous y retourner bientôt ?

Oui, je peux l'espérer parce que ça a certaines facilités pour nous et en termes d'histoire de ce stade par rapport à l'équipe de France. Mais aujourd'hui, si pour avoir des conditions correctes, la FFF doit mettre un peu de pression sur le sujet et nous dire que pour les matchs amicaux de mars, voire de juin, on doit aller jouer ailleurs sur le territoire national, je n'ai pas de soucis par rapport à ça. Ce sera peut-être plus compliqué pour nous pour être en nombre et mettre une ambiance correcte. Mais pour des matchs amicaux, ce n'est pas bien grave non plus. Pour en avoir discuté avec Didier Deschamps il y a quelque temps, je sais qu’il a une préférence aussi pour le Stade de France pour les matches couperets, importants parce que contrairement à l'époque où il était joueur, ils se sentent plus poussés au Stade de France avec le volume qu'il peut y avoir. Et puis, ils y ont leurs habitudes, c'est toujours un élément supplémentaire par rapport à l'adversaire. Garder cette histoire avec le Stade de France reste pour moi la priorité. Très clairement, j'aimerais bien qu'on ait quand même deux ou trois matchs dans l'année au Stade de France.

Vous allez prochainement fêter les quinze ans des Irrésistibles Français, dont l’histoire est liée au Stade de France, mais ce sera au Parc des Princes…

On avait rêvé de faire cet anniversaire au Stade de France. On devait déjà fêter les dix ans de manière avec un grand tifo et autres, il y a eu le Covid. Là, on arrive aux quinze ans et on aurait pu reprendre les mêmes idées de tifos qui étaient calés sur le Stade de France qu'on connaît par cœur aujourd'hui et sur lesquelles on a fait nos plus grands tifos, sur trois tribunes avec 60.000 places intégrées au tifo, des choses comme ça auxquelles on a réfléchi. C'est plus compliqué au Parc, on est dans un cadre qu'on connaît moins. On a les plans du Stade de France, pas ceux du Parc des Princes et typiquement ça aurait été plus simple pour nous à Saint-Denis. On a réfléchi à d'autres choses. Donc le 10 octobre, il y a le match de 15 ans contre l'Azerbaïdjan et on fera quelque chose d’adapté au Parc des Princes.

Kévin Morand