Les Bleus ne se mouillent pas

Franck Ribéry - -
« Comprenez-vous les propos de Franck Ribéry ? Et vous qui êtes très attaché à l’OL, préférez-vous votre club ou l’équipe de France ? » C’est peu dire que ces deux questions posées à Yoann Gourcuff, ce lundi en conférence de presse à Clairefontaine, ont mis le Lyonnais mal à l’aise. Après une interminable hésitation et deux toussotements forcés qui ont fait éclater de rire l’auditoire, le revenant, gêné, s’est lancé : « Qu’est-ce que je peux vous dire ? Tout joueur de foot accorde de l’importance pour l’équipe nationale s’il a la chance d’être appelé, et pour son club parce que c’est son quotidien. Je n’ai pas à commenter ce qu’il (Ribéry) a pu dire. Ce n’est pas à moi de parler de ça. » Question suivante.
Si Franck Ribéry a reconnu s’être mal exprimé en allemand, et soutenu le fait qu’il est autant attaché au Bayern qu’à l’équipe de France, les Tricolores réunis ce lundi dans les Yvelines pour préparer le match amical contre l’Italie, n’ont pas échappé au débat du week-end. Mais ils ont d’abord unanimement soutenu leur partenaire, convaincu de son attachement au maillot frappé du coq. Didier Deschamps en tête : « Je n’ai pas besoin de le défendre, avance le sélectionneur. Je sais ce qu’a fait pour lui le Bayern Munich dans des périodes difficiles sur le plan professionnel et privé. Qu’il en soit reconnaissant me semble normal. Je n’ai aucun doute sur son investissement et son attachement au maillot de l’équipe de France. » Dimitri Payet pense la même chose : « Depuis que je regarde Franck avec le maillot de l’équipe de France, je ne pense pas qu’on puisse remettre en cause son implication. »
Payet, Gourcuff et Gomis ne tranchent pas
Mais le Lillois, tout comme Yoann Gourcuff, refuse de trancher dans le vif dès que les deux maillots, le bleu et celui du club, sont mis sur la balance : « L’équipe de France est très importante dans la carrière d’un joueur. Allier une carrière en club et en Bleu, c’est le sommet », juge timidement le Réunionnais. Bafé Gomis ne se mouille pas davantage : « Le fait de jouer en club et en sélection n’est pas tout à fait la même chose. La pression est différente. Ce n’est pas comparable. » On n’en saura pas plus.
Pour trouver un avis plus saignant, il faut demander aux anciens internationnaux. « Quand on regarde le comportement de certains joueurs en équipe nationale, on voit que ce n’est plus une priorité », remarque Eric Di Meco, international entre 1989 et 1996 (23 sélections). Un autre arrière gauche, Vincent Candela, champion du monde et d’Europe en 1998 et 2000 (40 sélections), ne jette pas la pierre sur les nouvelles générations, mais il met bien en avant la sienne : « En six ans de présence en équipe de France, j’étais remplaçant (de Lizarazu) mais j’ai toujours eu la même envie de revenir et d’être avec cette équipe. C’était une équipe de copains. Peu importe l’endroit, on était tous présents.»