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Napoléon, Francescoli, Griezmann… les liens très forts qui unissent la France et l’Uruguay

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L’équipe de France accueille l’Uruguay ce mardi au Stade de France (21h). Un remake du dernier quart de finale de la Coupe du monde mais surtout un match amical entre deux nations étroitement liées par l’Histoire et le football.

Il va porter des chaussures spéciales pour l’occasion. Antoine Griezmann aura un crampon aux couleurs de la France et l’autre en hommage à l’Uruguay ce mardi au Stade de France. Depuis ses débuts professionnels, l’attaquant des Bleus ne rate jamais une occasion de rappeler son attachement à sa "deuxième nation". Un pays coincé entre le Brésil et l’Argentine (moins de 4 millions d’habitants) dans lequel il n’a encore jamais mis les pieds (il doit s’y rendre pour la première fois le mois prochain) mais contre lequel il n’a pas célébré son but en quart de finale du dernier Mondial (2-0). Par respect pour le peuple charrua.

Godin, le parrain de la fille de Griezmann

Grand consommateur de maté, de cumbia et d’asado, "Grizou" est tombé sous le charme de la culture uruguayenne en débarquant à la Real Sociedad à l’âge de 14 ans. La faute à son coach Martin Lasarte et plusieurs de ses partenaires, dont Carlos Bueno, qui en ont fait l’un des leurs. Même si Luis Suarez a récemment estimé que le natif de Mâcon était "Français" et qu’il ne connaissait pas "le sentiment d’être Uruguayen", le lien affectif est réel, comme le prouve son amitié avec Diego Godin (le parrain de sa fille) à l’Atlético. Et il symbolise bien l’union entre les deux pays. Sur le rectangle vert déjà...

Francescoli, l’idole absolue de Zidane

Il faut rappeler que Lucien Laurent a marqué le premier but de l’histoire de la Coupe du monde le 13 juillet 1930 (France-Mexique 4-1) au stade Pocitos de Montevideo (démoli quelques années plus tard). De nombreux joueurs de la Celeste sont ensuite passés par la Ligue 1, à l’image d’Enzo Francescoli (RC Paris et l’OM), l’idole de jeunesse de Zinedine Zidane, qui a donné son prénom à son premier fils. Pablo Correa, qui a pris la double nationalité, est devenu un entraîneur emblématique du foot français à Nancy, Evian, puis Auxerre (où il officie aujourd’hui en Ligue 2). Sans parler d’Edinson Cavani, le meilleur buteur de l’histoire du PSG.

Tabarez et l’école française

Oscar Tabarez, l’actuel sélectionneur, explique s’être inspiré du modèle français pour façonner sa méthode de travail lorsqu’il est venu assister au Mondial 1998 en tant qu’observateur. "Quand je travaillais pour la Fifa, j’ai appris de leurs centres de formation qui sont un exemple et d’où sont sortis des Thierry Henry ou des Anelka. Nous avons visité Clairefontaine, vu de nombreuses choses que nous avons pris en compte pour notre projet de travail", a-t-il rappelé cet été.

Le "Code napoléonien" comme inspiration

Au-delà du ballon rond, les deux pays (qui ont remporté chacun deux Coupe du monde) ont une histoire commune, remontant au début du XIXe siècle. La France a été la première nation à reconnaître officiellement l’indépendance de l’Uruguay en 1928. Avant d’intervenir militairement pour protéger Montevideo durant la guerre civile. L’Uruguay, qui est l’un des rares pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (à titre d’observateur), a calqué son code civil sur le "Code napoléonien", promulgué en 1904 par Napoléon Bonaparte.

"La France est une énorme référence", selon Lugano

Le français est d’ailleurs longtemps resté comme la première langue obligatoire dans les écoles du pays, jusque dans les années 1990. "Dans le monde, la France a toujours été perçue comme l’un des propulseurs de la démocratie, des racines humanistes et de la pensée des Lumières avec ses philosophes, explique à So Foot Diego Lugano, l’ancien défenseur du PSG et capitaine de la Celeste. C’est une énorme référence dans l’époque moderne. D'un point de vue sociétal, la France donnait un exemple sur lequel s’appuyaient de nombreux pays pour évoluer."

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport