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Ribéry : « Je voulais retrouver l’amour des gens »

Franck Ribéry

Franck Ribéry - -

Franck Ribéry a retrouvé l’insouciance de ses débuts en Bleus dimanche face à l’Islande (3-2). Pour la première fois depuis 2010, l’attaquant du Bayern a bénéficié du soutien du public français. De quoi lui redonner un grand sourire.

Franck, votre but face à l’Islande est-il le déclic que vous attendiez depuis de longs mois ?

Hier soir (dimanche), beaucoup de choses ont changé par rapport à mes dernières fois en équipe de France, du fait de revenir dans le Nord. Le fait d’avoir joué 20 bonnes minutes, ça m’a fait beaucoup de bien. J’attendais ça depuis très longtemps. J’ai eu la chance de marquer pour la première fois depuis trois ans. Ce n’était pas ça le plus important. Je voulais retrouver de la confiance et l’amour des gens en France.

Avez-vous évacué la défaite en finale de Ligue des champions avec le Bayern Munich ?

Ça m’a fait du bien de retrouver ma famille dans le Nord. Je suis retourné à Boulogne-sur-Mer mercredi et jeudi, après avoir joué en match amical contre les Pays-Bas mardi. J’ai couru tout seul vendredi. Ce n’était pas prévu que je joue hier. J’ai posé la question à Jean-Louis (Gasset, adjoint de Laurent Blanc) qui m’a dit que j’allais jouer 15 minutes. J’étais très content. J’ai retrouvé beaucoup de plaisir hier soir. Ça faisait très longtemps qu’un public français n’avait pas crié mon nom dans un stade. C’était comme si rien n’avait changé (depuis 2010, ndlr).

Comment viviez-vous ce manque d’amour du public ?

C’était difficile parce qu’on revenait à chaque fois sur cette question et sur le fait que je ne sois pas le même qu’au Bayern. Avec Munich, je joue libéré, je ne me pose pas de question, je tente des choses. Hier soir, je me suis senti comme si j’étais avec le Bayern et comme si c’était mes débuts en équipe de France. Je ne sais pas si ce que j’ai connu avec les supporters de Valenciennes se reproduira dans les autres villes. Je l’espère. Je reviens en équipe de France pour faire le maximum, me défoncer et gagner des choses.

« On sera tristes pour les deux joueurs »

Vous êtes l’un des plus joueurs les plus expérimentés des Bleus (le deuxième plus capé avec 57 sélections derrière Florent Malouda, 74). Quel est votre rôle au sein du groupe ?

La plupart des joueurs sont jeunes. Il y a six ans, j’étais le plus jeune et là, je suis l’un des plus vieux. C’est bizarre. Contre le Real Madrid (en demi-finales de la Ligue des champions), c’était moi le plus vieux sur le terrain ! J’essaie d’apporter un plus aux jeunes, de leur donner confiance pour qu’ils prennent beaucoup de plaisir. Des joueurs comme Ménez, Nasri, Benzema ou Ben Arfa ont grandi ensemble et se retrouvent. C’est magnifique. Ils se connaissent parfaitement, ils ont un bon délire.

Deux joueurs vont quitter le groupe, mardi. Y pensez-vous ?

Jusqu’à maintenant, on n’y avait pas pensé. Le coach nous a rappelés ce midi que deux joueurs allaient nous quitter. C’est toujours difficile pour tout le monde, pas spécialement pour les deux joueurs qui vont nous quitter. On aimerait bien emmener tout le monde à l’Euro mais le coach doit faire un choix. On sera tristes pour les deux joueurs. C’est mieux de ne pas y penser. Demain, ce sera difficile mais il faudra faire avec.

Propos recueillis par Pierrick Taisne au Touquet