Ribéry : « Les Bleus, ce n’est pas la belle vie »

Le meneur de jeu du Bayern Munich compte bien prendre les trois points face à la Roumanie - -
Franck Ribéry, ce match contre la Roumanie symbolise également votre grand retour en Bleu. Comment vous sentez-vous ?
Je vais super bien. Je suis très content de retrouver l’équipe de France. Clairefontaine, l’ambiance en sélection… Ce sont des choses qui m’ont beaucoup manqué.
Vous retrouvez les Bleus dans un contexte délicat…
Oui, on peut voir ça comme ça. L’équipe a connu des jours très difficiles, surtout lors des trois derniers matches où ça n’a pas été facile pour tout le monde. Même si je n’étais pas dans le groupe, c’était dur. J’avais des contacts avec d’autres joueurs. Je les sentais très déçus. Je sentais beaucoup de frustration chez eux. Maintenant, il faut oublier… C’est du passé. On va avoir un match compliqué face à la Roumanie samedi. A nous de faire un bon résultat là-bas.
Comment sentez-vous la qualification pour le Mondial 2010 ? La France est de tout de même 4e de son groupe (le groupe 7, ndlr).
Oui, on est quatrièmes mais je pense qu’il y a beaucoup d’équipes qui se tiennent. On est proches. Pour se qualifier, il sera important de remporter des victoires. On va essayer de prendre les trois points face à la Roumanie. Même si ce n’est jamais évident, il faudra prendre des points à l’extérieur.
La Roumanie sera-t-elle aussi compliquée à jouer que lors du dernier Euro ?
La Roumanie ? C’est toujours difficile de jouer ce genre de matches. Ce sera encore plus difficile de la jouer chez elle. Le match aura lieu sur une pelouse de qualité moyenne, dans un tout petit stade, avec une petite ambiance. Les Roumains vont être super motivés, ils voudront faire quelque chose contre nous. Ils seront à 100 %, ils vont être présents dans tous les duels. Il faudra que l’on soit prêts.
Comment faire déjouer les Roumains cette fois après le match nul concédé lors de l’Euro ?
Il faudra bien débuter ce match. On devra aller les chercher haut, les presser, ne pas les laisser jouer et mettre du rythme dans ce match. Il faudra avoir le ballon, jouer vite vers l’avant et marquer ce but qui nous fera du bien pour la suite de la rencontre.
L’équipe de France devra prendre plus risques donc…
Oui, on devra jouer plus haut, avoir un bloc équipe placé plus haut. A partir de là, ce sera plus facile pour nous.
Le conseil fédéral va se réunir dans une semaine pour faire le point et décider du sort du sélectionneur. Comment vivez-vous cette situation, vous les joueurs ?
La situation n’est pas facile pour tout le monde, pour les joueurs, pour le coach. On essaie de ne pas y penser. Mais ce ne serait pas bon pour nous de commencer à entrer sur ce terrain-là. Sinon, cela voudrait dire que l’on ne pense plus au match, que l’on ne pense plus au foot. Nous, notre but, c’est déjà de gagner samedi en Roumanie et de faire plaisir à notre public.
Vous faites partie des joueurs qui ont soutenu publiquement Raymond Domenech…
Oui et je le ferai toujours. Il n’est pas seul. Pour moi, c’est une bonne personne. A nous de l’aider sur le terrain.
Est-ce que vous le sentez tendu en ce moment ?
Non. Le coach est toujours le même. Il ne nous montre pas ses états d’âme. Peut-être que c’est dur pour lui, mais il ne nous montre pas s’il est pensif vis-à-vis de sa situation. Il pense déjà au match de la Roumanie et c’est important.
Il y a des candidats qui se déclarent à sa succession, des critiques qui pleuvent sur le sélectionneur. Est-ce que c’est facile à vivre pour vous tout ça ?
C’est dur. Nous, on est à l’intérieur. On voit les choses différemment. En tout cas, on a besoin de tout le monde. Quand on gagne, tout le monde est heureux. Quand on perd, ce ne sont pas juste l’entraîneur et les joueurs qui sont déçus. Tout le monde l’est. Alors, on doit avancer tous ensemble.
L’équipe de France a aussi besoin de joueurs cadres, notamment avec un effectif rajeuni. Vous vous sentez capable d’assumer un tel rôle ?
C’est vrai que maintenant je fais partie des plus anciens, après Titi (Thierry Henry), Patrick (Patrick Vieira) et William (William Gallas). Il y a une nouvelle génération. J’essaie de les aider, de leur montrer que l’équipe de France… c’est important. C’est tout un pays que l’on représente. C’est un maillot bleu qu’il faut porter, mouiller. Il faut avoir faim, il faut avoir envie de gagner. L’équipe de France, ce n’est pas juste pour passer dix jours tranquilles et avoir la belle vie.
Vous revenez de trois mois de blessure et vous courez déjà partout. Cette attitude, cette volonté de ne jamais s’économiser, c’est un défaut ou une qualité pour vous ?
Non, ce n’est pas un défaut. Je suis quelqu’un qui a toujours eu envie de gagner, qui a toujours faim. Je n’oublie pas d’où je viens… et quand je suis en équipe de France, pour moi, c’est extraordinaire, magnifique. C’est comme un rêve. C’est important de pouvoir me sentir bien, à l’aise. Tout ce que je peux donner aux Bleus, je le ferai avec plaisir.
Vous allez découvrir un nouveau milieu de terrain, le meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, Yoann Gourcuff. Ce dernier a brillé face à la Serbie. Qu’avez-vous pensé de sa prestation ?
Je suis content pour lui. Il a fait un bon match. Ce n’est jamais évident surtout lors de sa première titularisation en équipe de France. A lui de persévérer, de montrer qu’il a envie de jouer d’autres matches avec cette équipe, de faire des bons matches. C’est un bon joueur.
Y a-t-il une chance de vous voir démarrer avec lui samedi ? Lui dans l’axe, vous à droite et Ben Arfa à gauche ?
Pourquoi pas… On verra comment le coach fera son équipe. Le plus important, c’est que l’équipe qui sera sur le terrain samedi soir se donne à fond.