Riolo : "L’Euro sans Benzema…"

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Pour que Le Graët et Deschamps écartent Benzema, c’est que vraiment, ils ne pouvaient pas faire autrement. Jusqu’au bout, ils ont essayé. La conf’ de Le Graët, vous vous souvenez juste avant Noël, (mais si, le sketch)… Le président était prêt à tout pour que Benzema soit en Bleu. Les « soutiens » de Benzema, le fan club, la fameuse team, devaient savoir que le président était avec eux. Et si finalement Benzema est écarté, c’est que le dossier est bien lourd. Trois avocats différents n’y auront rien changé, tout était sorti. Les supporters de foot sont comme les militants politiques, souvent aveugles. Ils n’aiment pas la vérité. Pourtant il y en a une, très simple. Même si on sort du cadre juridique de l’affaire, Benzema a, quoi qu’il advienne, dérogé aux règles les plus élémentaires de la charte éthique élaborée par Deschamps en 2012.
La décision de la FFF est sage. D’abord sur un plan moral. Invariablement, semaine après semaine, enquêtes après enquêtes, tout indiquait que le public français, celui qui sera derrière les Bleus pendant l’Euro, ne voulait pas de Benzema en équipe de France. Comment prendre le risque de sélectionner un joueur mis en examen dans une sale affaire susceptible de provoquer une fracture entre l’équipe et le public ?
Cette équipe de France vit dans les embrouilles depuis 2010. Le souvenir de Knysna hante encore les esprits. Au moment de disputer un Euro à domicile, ces Bleus ont besoin d’une image propre, fraîche.
Les partisans de Benzema en Bleu ont beaucoup avancé des arguments sportifs. Mais comment considérer que le foot ne soit qu’un sport ? Le foot est un objet social, politique. Comment nier cette évidence ? Un mec du hand, du volley déconne. Ok et après ? Le foot est un fait social qui n’est en rien comparable avec les autres sports. Le comportement des Bleus du foot, leur image, l’attente placée en eux, est totalement différente de ceux des autres sports. C’est un fait.
Ne rester que dans le cadre sportif pour défendre Benzema n’a aucun sens. Sportivement, le joueur n’a jamais été indispensable à l’équipe. Qu’il soit fort en club, dans un contexte bien particulier, n’offre aucune garantie quant à ses perfs en Bleu ! Par ailleurs, aucune individualité n’est supérieure au collectif.
A contre cœur, Le Graët a pris la meilleure décision de son mandat. Celle de rassembler et de faire prévaloir l’image des Bleus. L’union plutôt que la division.
Reste le volet sociologique. Le soutien communautaire (voire politique) à Benzema et les insultes sur les réseaux sociaux qui en découlent. Quand on ne soutient pas Benzema, on est raciste. C’est l’affirmation de base du « team Benzema ».
Je vais éviter ce sujet car il est hors sujet. Que le joueur exclu s’appelle Karim Benzema ou Paul Dupont ne change rien à l’affaire. Mais ça, dans notre pays malade et morcelé, je ne suis pas sûr que ça soit clair dans toutes les têtes !