Espagne: insultes devant ses enfants, crises de panique... les terribles confessions d'Alvaro Morata sur sa dépression

"Je ne voulais parler à personne, je ne voulais entendre personne". Des mots forts qu'Alvaro Morata tenait déjà en 2018, alors qu'il évoluait à Chelsea. Après une première partie de saison réussie chez les Blues, avec 10 buts inscrits avant la fin du mois de décembre, l'attaquant a ensuite fait face à "une sorte de blocage mental, semblable à de la dépression". Six ans plus tard, les symptômes refont surface. Le buteur espagnol s'est alors confié ce jeudi au média Cope pour enfin extérioriser.
Première révélation sur son état: la saison dernière, à trois mois de l'Euro, l'international espagnol se demandait même s'il allait jouer à nouveau au football. "Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi. C'est très compliqué et très délicat, parce que vous vous rendez compte que ce que vous aimez le plus au monde est ce que vous détestez le plus", a-t-il déclaré à nos confrères de Cope.
Le choix de continuer de jouer avec l'équipe nationale espagnole a porté ses fruits, puisque le 14 juillet dernier, Morata a été sacré champion d'Europe pour la première fois de sa carrière. Mais ce nouveau trophée en poche n'a pas permis au capitaine de la Roja de laisser ses problèmes derrière lui, il fallait alors du changement.
"Cela ne m'arrive pas en Italie"
Revenu à l'Atlético de Madrid en juillet 2022 après son prêt à la Juventus, l'Espagnol avait besoin de changer d'air après deux saisons passées dans la capitale espagnole. "Je crois que c'est la première fois que je le dis ouvertement, mais oui, j'ai eu une très mauvaise période et j'ai cru que je ne pourrais pas rejouer sur un terrain", a raconté l'Espagnol au micro de Cope, avant d'entrer davantage dans les détails.
"Lorsque vous traversez des périodes vraiment difficiles, que vous souffrez de dépression ou de crises de panique, il y a une autre personne à l'intérieur de vous avec laquelle vous devez vous battre tous les jours et toutes les nuits. Pour moi, quitter l'Espagne était la meilleure chose à faire. Il y a eu un moment où je ne pouvais plus le supporter. J'ai explosé. Il y a eu un moment où je ne pouvais même pas faire mes lacets", a-t-il confié.
S'il pensait initialement rester à l'Atleti, les critiques sur ses performances et la mentalité de certains habitants l'ont poussé à revenir en Italie. "Ici (en Italie), les gens me respectent parce que je suis footballeur qui a joué dans les meilleures équipes du monde, tandis qu'en Espagne les enfants écoutent ce qu'ils entendent à la maison. Cela n'arrive pas en Italie", se justifie-t-il.
Un choix familial
En couple depuis huit ans avec Alice Campello, la rupture cet été en août avec la mannequin n'a pas aidé. "Je l'aime beaucoup, je la respecte beaucoup, mais nous avons des avis différents", lâche l'ancien joueur de l'Atletico. Quitter Madrid pour rallier Milan a aussi été un choix pour le bien-être de ses quatre enfants, qu'il a eus avec son ex-femme.
"Chaque fois que je sortais avec mes enfants, j'ai toujours eu un épisode, parfois sans aucune méchanceté, mais des fois les gens leur racontaient quelque chose qui s'était passé dans un de mes matchs précédents. Au final, ils ne voulaient plus faire de shopping, il y a eu un moment où les gens leur ont dit tellement de choses que j'avais honte d'être avec eux", raconte douloureusement Morata au micro de Herrera pour Cope. "Une fois, certains m'ont même insulté violemment devant mes enfants", ajoute-t-il.
Cette difficile situation s'est peu à peu améliorée depuis qu'Alvaro Morata a soulevé l'Euro en juillet 2024, "je suis un peu plus respecté", admet-il. À Milan depuis presque trois mois maintenant, le buteur (31 ans) s'est acclimaté et se montre décisif sur le terrain. A contrario, sa vie privée s'est retrouvée bafouée. Installé à Corbetta, Morata a vu le maire de la ville de 17.00 habitants annoncer son arrivée, chose que l'Espagnol souhaitait garder secret, l'obligeant alors à se trouver un nouveau logement.