Euro 2016 : Crozets, ping-pong, accolades... Annecy, camp de base du miracle islandais

Ils n’ont pas cédé aux sirènes de la Riviera. Leur exploit anglais, les Islandais l’ont fêté dans la nuit de lundi à mardi, à la carbonara plutôt qu’au caviar dans leur hôtel cossu d’Annecy, installé face au lac. Déjà tournés vers la suite et ce quart de finale face aux Bleus, dimanche au stade de France (21h).
« Le retour s’est passé tout simplement, racontait ce mardi matin Véronique Droux, directrice de l’hôtel ‘les Tresoms’ dont les 52 chambres sont intégralement occupées par les joueurs et le staff. On a des gens déjà concentrés, déjà dans le prochain match. Ils ont fait un repas avec tout un assortiment de pâtes, des lasagnes, des carbonaras, des bolognaises. Ils l’ont fêté avec beaucoup de sobriété. Ils ont veillé tard. Ils ont beaucoup parlé. Il n’y a pas eu de champagne. Ils font très attention. Ils fêteront ça en Islande. »
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« Ces accolades que l’on voit sur le terrain, on les a toute la journée ici »
Les Islandais sont arrivés ici le 7 juin. La logique des statuts leur promettait un retour rapide dans leur île. Ils auront (au moins) une semaine de plus que l’Angleterre, l’Espagne ou la Croatie pour apprivoiser un peu plus les traditions locales. « On leur fait découvrir les crozets, en salade, en makis, dévoile Véronique Droux. Nos poissons, le miel aussi. Ils n’ont pas de ruches en Islande. »
Le groupe dévoile dans l’intimité de l’établissement des valeurs similaires à celles que l’on a pu observer sur le terrain. « On voit la solidité du groupe, on voit la fraternité. On a des gens qui prennent leurs repas ensemble, partagent des activités, confie la directrice de l’hôtel. Il y a beaucoup de jeux organisés, du ping-pong, du mini-golf. Ils sont très collectifs. Je le retrouve dans les accolades. Ces accolades que l’on voit sur le terrain, on les a toute la journée ici. Ils sont dans un rapport de complicité. »
Véronique Droux l’avoue dans un sourire, elle n’avait pas prévu de partager cette compagnie nordique aussi longtemps. Ce qui ne l’empêche pas d’être devenue leur plus fervente supportrice. Dimanche son cœur battra pour l’Islande, sans hésiter. « Vous vivez avec des gens, vous êtes dans leur quotidien, explique l’hôtelière. Ils sont ici comme à la maison. Il est normal de supporter les joueurs avec qui on vit. »