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Euro 2016 : la violence, le grand défi de la Russie à deux ans du prochain Mondial

Bagarres au Vélodrome

Bagarres au Vélodrome - AFP

Le directeur de l'IRIS réagit à la menace d'exclusion proférée par l'UEFA à l'encontre de la Russie après les heurts à Marseille. Pour lui, l'inquiétude plane surtout sur la prochaine Coupe du monde.

L'UEFA a infligé ce 14 juin une suspension de l'Euro 2016 avec sursis à la Russie, après les violences survenues au Vélodrome à l’issue lors du match face à l'Angleterre (1-1). Pour Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), "l'UEFA envoie un carton jaune à la Russie" qui doit accueillir la Coupe du monde 2018.

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"On connaît les dérives racistes d’une minorité de pseudo-supporters russes"

Selon le spécialiste des questions de géopolitiques du sport, la "véritable inquiétude" se concentre sur le déroulement du prochain Mondial. Le passif russe est lourd : "On connaît les dérives racistes d’une minorité de pseudo-supporters russes en cas d’accueil d’équipes africaines et asiatiques. L’UEFA a pris les devants. Il y a un avertissement très lourd de la part de l’UEFA. C’est un challenge particulièrement relevé pour le pouvoir russe."

"Une façon de taper du poing sur la table"

L'instance européenne a sanctionné la Russie parce que "les stades sont de son ressort" alors qu'elle n'est "pas responsable de ce qui se passe en dehors", observe Pascal Boniface. Le fait que les spectateurs munis de billets soient connus lui offre des "moyens de pression". "Elle a voulu montrer qu’elle n’était pas inactive (...). C’est une façon de taper du poing sur la table sans aller trop loin", ajoute le spécialiste.

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Les hooligans sauront-ils se tenir ?

La fédération russe et ses supporters, des plus calmes aux plus belliqueux, sont prévenus. En cas de débordements dans les stades, "l'UEFA n’aurait pas d’autres solutions que les Russes seraient forcés d’accepter". Mais selon Pascal Boniface, la menace qui plane et la présence de spectateurs russes venus pacifiquement devraient pousser les fans les plus virulents à la retenue. "C’est justement pour cela que les choses se passeront normalement", conclut-il.

Nicolas Bamba (avec A.S)