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L’Espagne éteint Ronaldo

Cristiano Ronaldo

Cristiano Ronaldo - -

Défait mercredi soir par l’Espagne (0-0, 4 t.a.b à 2), le Portugal échoue aux portes de la finale de l’Euro. Incontournable depuis le début de la compétition, Cristiano Ronaldo est cette fois resté muet lors du derby ibérique.

Cristiano Ronaldo a toujours entretenu des rapports particuliers avec l’Espagne… Pour le capitaine portugais, cette demi-finale de l’Euro 2012 constituait évidemment un évènement particulier, un petit « clasico ». L’Espagne à la sauce barcelonaise face au Portugal à la touche Ronaldo, ou même Real Madrid. Le jeu développé par les deux équipes depuis le début de la compétition coïncidait étrangement à la rivalité Barça-Real, qui règne en Liga depuis plusieurs années, à une exception près : Leo Messi.

Le Portugais pensait « logiquement » être libéré de cette rivalité qui le lie avec son ennemi de toujours. C’était sans compter sur les supporters hispaniques, qui n’ont pas hésité à provoquer la star en lâchant la veille des « Messi, Messi, Messi ! », quand le bus du Portugal s’était arrêté du côté de l’hôtel Victoria, à Donetsk. Vincente Del Bosque et ses joueurs avaient d’ailleurs prévenu : « Nous allons essayer de désactiver Ronaldo ». S’il n’y a pas eu de plan anti-Ronaldo mis en place par la Roja, la star lusitanienne a bien été éteinte lors de ce rendez-vous ibérique. Avec trois buts, cinq poteaux et le plus grand nombre de tirs depuis le début de la compétition, Cristiano était bien le danger numéro 1.

Ronaldo rate la balle de match

Le Madrilène de 27 ans n’a d’ailleurs pas mis beaucoup de temps à se mettre en action. Bien servi par Moutinho, il enchaîne rapidement avec une frappe instantanée qui rase le montant de son coéquipier de club, Iker Casillas (31e). Bien en jambes, Ronaldo conduit comme un leader une Selecçao, qui parvient à faire déjouer la Roja. Avec 57% de possession de balle, les partenaires d’Andrés Iniesta ne trouvent pas leur rendement habituel et ont bien du mal à venir inquiéter Rui Patricio. Mais les Portugais ne réussiront jamais à percer le verrou hispanique, fermé depuis maintenant 420 minutes et le but de Di Natale pour l’Italie.

Le dénouement est encore plus cruel pour la vedette incontournable de cette campagne européenne. Sur une contre-attaque express, Raul Meireles sert « CR7 » qui, à l’entrée de la surface, envoie le billet pour la finale dans les tribunes de le Donbass Arena (90e). Triste soirée pour le Ballon d’or 2008, qui n’aura même pas l’occasion de se mettre en évidence lors de l’inéluctable séance de tirs au but. Désigné dernier tireur de sa sélection, il ne peut qu’assister, d’un regard dubitatif, à l’élimination de sa sélection. Comme en demi-finale de la Ligue des champions avec le Real Madrid, le joueur le plus cher de l’histoire échoue aux portes du Graal européen et relance (peut-être) la course au Ballon d’or…

Alexandre Mispelon