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Riolo : "L'Allemagne bat enfin l'Italie !"

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Retour sur la qualification de l’Allemagne en demi-finale de l’Euro aux dépens de l’Italie !

Le gros match est d’abord tactique. On pouvait s’y attendre. Löw répond au 3-5-2 italien, par un 3-5-2. C’est bien plus traditionnel pour les Allemands, mais c’est nouveau dans cet Euro pour eux. On parle souvent de peur de perdre, mais ce qu’on voit, c’est peut-être de la peur « tout court ». La crainte de l’adversaire est là, des deux côtés. Ça aussi, c’est rare chez les Allemands. Le poids de l’histoire, toujours nié, est peut-être là. Trop souvent, ils ont été naïfs dans ce gros classique européen. La leçon est visiblement retenue. Et puis les Italiens ont tellement étonné, épaté depuis le début de cet Euro que les Allemands n’ont pas envie de se livrer sans raison.

Le pressing des Allemands est toutefois haut. Ça empêche les Italiens de sortir autant qu’ils ont pu le faire dans les autres matches. La verticalisation, chère à Conte, ne peut se faire, ou mal, approximative. L’absence de De Rossi pour lancer les contres est palpable. 

L’Allemagne attaque avec le frein et l’Italie n’a finalement pas trop de mal à contenir et bloquer la rencontre. Pour ceux qui aiment les matches tactiques, c’est intéressant. Pour les autres, ça manque de rythme et c’est fermé. Le 0/0 à la pause est logique. Pauvre en occasion, le match est surtout très tendu.

Les Allemands accélèrent dès l’entame de la seconde période. La conservation du ballon est plus nette. On fait tourner et ça viendra, c’est un peu l’idée. Avoir peur de l’Italie, ok, mais elle ne fait rien à part défendre. Face à cette Allemagne, elle est loin d’être aussi percutante qu’avant.

L’impact allemand porte ses fruits. C’est logique. Dans cette seconde période, eux jouent. L’Italie n’y arrive pas. Sur une relance de Neuer, l’action qui suit est limpide et le but d’Ozil récompense l’équipe qui domine.

Face à cette belle machine, l’Italie semble peu à peu reprendre sa vraie dimension. On avait presque oublié qu’à part la défense, les joueurs étaient ceux de Bologne, de la Lazio, de Southampton, des remplaçants de la Juve, de l’Inter… Conte a tiré le maximum d’un groupe limité. C’est admirable, mais pas assez face à une telle équipe.

Les champions du monde ne concèdent rien. L’occupation du terrain est parfaite. La sortie de Mario Gomez est un tournant dans ce match tactique. Cet avant-centre qui faisait le premier pressing sur Bonucci laisse un gros vide. Sans neuf, l’Allemagne tourne en rond.

Les Italiens respirent. On retrouve l’équipe qu’on avait vu jusque-là. Sur une action anodine, un centre dans la surface, Boateng fait une main. Le peno est mis par Bonucci. C’est lui la star de cette équipe composée de joueurs de devoir.

Le match est à présent équilibré. Le bloc italien est remonté d’un coup de 10 mètres. L’Allemagne a le contrôle, fait tourner, mais les Italiens ont été regonflés mentalement par l’égalisation.

La prolongation devient alors inévitable. Blessures, cartons jaunes, tension, fatigue, la prolongation s’étire. La possession allemande ne sert pas le jeu. L’Italie défend avec bien moins de difficultés que dans la seconde période. Elle attend un contre ou les penos. Elle ne peut pas faire plus ! Buffon contre Neuer, le duel est annoncé.

Quelqu’un se souvient d’une séance de penos perdue par les Allemands ? A part 76 et Panenka, non ! Après une séance de tirs aux buts de dingue, on sait qu’il n’y aura pas de 2016. L’Allemagne est en demie et elle attend la France !

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Daniel Riolo