Riolo : "Le Portugal déçoit encore…"

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« C’était la journée du rachat pour les « gros » qui avaient déçu lors du premier match ? Contre l’Autriche, le Portugal devait décoller. En première période, si la domination est claire, le style reste flou. Quaresma est à droite, Nani à gauche et Ronaldo en 9. Chacun fait son numéro, Ronaldo est en mode « relou» et ça ne passe pas. Moutinho est en 10 dans le 4-3-3 du jour. Ça en fait des joueurs qui ne sont pas à leur place. Il y a beaucoup de bons joueurs, mais leur expression est loin d’être optimisée.
L’Autriche, son jeu minimaliste, ça tient bien. Le réveil portugais est repoussé.
C’est bien mieux en seconde période. Enfin une vraie pression, enfin ça va plus vite. L’Autriche est acculée. Les occasions se succèdent jusqu’au peno qui doit libérer l’équipe. Mais Ronaldo est vraiment à côté du sujet. Rater un peno à ce moment là ? On repense à sa fin de saison, sa finale de Ligue des champions ratée. Il en fait trop, ou pas assez. A l’image de sa star, le Portugal a gâché son match et s’est mis en danger pour la suite du tournoi…
La Belgique a, en revanche, a rassuré ses supporters et ceux qui pensent que cette sélection est à ranger parmi les outsiders. Je pensais ça aussi. Mais là, j’ai un gros doute. Derrière ce 3-0 collé à de faibles Irlandais, j’ai encore vu une grande pauvreté collective. C’était même affligeant en première période. Pas de passe, pas de mouvement, juste onze joueurs qui avancent sans réfléchir. Avec une telle matière, Wilmots ne peut pas faire mieux que ça ?
La dictature du résultat va faire naître un nouvel enthousiasme autour des « Diables », mais la réalité reste floue selon moi.
Hier, on a vu deux équipes qui dans des styles très différents peuvent envisager plus loin dans cette compétition.
D’abord l’Italie. On ne savait pas trop ce qu’on allait voir et finalement en deux matches, l’équipe est en 8e. Comme je le pensais, face à la Suède, ça a été bien moins que contre la Belgique. L’Italie est faite pour bien défendre et contrer. Et comme la Suède attaque peu et mal, on s’est globalement ennuyé. Les Azzurri ont marqué à la fin et ont enterré de bien pauvres Suédois. Ibra ? Ah oui, la star. Le néant. Mais selon ses « avocats », fans boutonneux, il paraît qu’il est mal entouré. Ça doit être ça qui l’empêche de courir.
Le deuxième match de l’Espagne a confirmé l’impression du premier. C’est bien le retour de la « grande Espagne ». Je ne sais pas si elle ira au bout, mais elle n’a rien à envier aux équipes de 2008, 2010, 2012. Avec un Iniesta extraordinaire, elle a offert un match totalement maîtrisé. Il sera très compliqué de sortir cette équipe de l’Euro. A moins de durcir le match, de défendre le feu et d’attendre les péno. On connaît la recette, elle ne marche quasiment jamais.
Derrière l’Espagne, dans ce groupe, la Croatie a laissé filer une victoire importante pour se mettre en situation délicate dans son groupe. A 2-0, c’était plié. Mais la sortie de Modric a tout fait vaciller dans l’équilibre du jeu Croate. Est-ce à dire que sans lui, cette équipe n’est rien ? C’est sévère, mais la question mérite d’être posée.
Avec ce nul concédé devant la RTC, la Croatie peut finir 3e du groupe. Cette histoire de 3e, quel bordel ! Lors des Coupes du monde 90 et 94, on avait déjà vu ce système. Le souvenir n’est pas très positif. On calcule, on se dit qu’on passe avec trois points, on ne se livre pas, bref c’est chiant. On passe avec trois, quatre ou même deux points ? On s’y perd. Avec trois points, en 90, ça passait. En 94, quatre équipes sur six avaient terminé à plus de trois points. On en sera loin cette année.
On cherche à comprendre contre qui la France jouera. Et il y a de grandes chances pour que jusqu’en demie ce soit du gâteau. C’était prévu non ?
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