Conference League: le gouvernement moldave craint un coup d'Etat orchestré par les Russes pendant le match Sheriff-Partizan

C'est une affiche que l'on n'attendait forcément ce jeudi, mais qui sera scrutée avec attention. Le Sheriff Tiraspol reçoit le Partizan Belgrade dans le cadre des barrages permettant d'accéder aux huitièmes de finale de Conference League (21h sur RMC Sport). Et c'est dans un contexte particulièrement tendu que va se dérouler la rencontre, car le gouvernement moldave craint un coup d'état orchestré par la Russie.
Situation géopolitique instable en Moldavie
La Moldavie est sur ses gardes ces dernières semaines. Le gouvernement a démissionné le 10 février sur fond de menace russe. Le pays aux 2,6 millions d'habitants vit dans la peur d'une invasion venue de Moscou, à l'image de ce qui a été fait en Ukraine l'an passé.
L'espace aérien moldave a ainsi été brièvement fermé ce mardi après-midi après la découverte de drones de reconnaissance au-dessus de Chisinau, la capitale du pays. Le gouvernement moldave pense que ces drones viennent de Russie.
Le Sheriff Tiraspol, un club à part
Situé en Transnistrie, le Sheriff Tiraspol domine son championnat grâce à un budget largement supérieur aux autres clubs moldaves. Le club est localisé dans une région séparatiste pro-russe. Frontalière à l'Ukraine, la Transnitrie est un territoire stratégique pour la Russie. Avec une partie des habitants favorables au régime de Poutine, Moscou pourrait en profiter pour prendre le pouvoir en Moldavie.
C'est en tout cas l'idée soufflée par Volodymyr Zelensky la semaine dernière et reprise par la présidente Maia Sandu qui craint "des attaques d'édifices étatiques et des prises d'otages par des saboteurs au passé militaire camouflés en civil."
Supporters serbes expulsés et match à huis clos
C'est donc dans cette atmosphère délétère que le Partizan Belgrade se déplace à la Bolshaya Sportivnaya Arena. La géopolitique a pris le dessus sur le football ces dernières heures puisque le match se déroulera finalement à huis clos. Cette annonce a été faite dans l'après-midi.
Un peu plus tôt dans la journée, douze supporters du Partizan ont été forcés à quitter la Moldavie. Venus pour la rencontre, ils sont suspectés de préparer un coup d'Etat pro-russe.
Cela fait suite aux propos avancés par le gouvernement du pays enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine, selon lequel "plusieurs personnes devaient être intégrées dans les groupes de supporters itinérants du Partizan Belgrade" afin d'organiser ce coup d'état visant à instaurer un gouvernement pro-russe en Moldavie à la place du gouvernement pro-Union Européenne actuellement en place.